Sage est celui qui n'a pas oublié comment continuer de danser en rythme avec l'univers sur le sol de la vie lorsque celui-ci se dérobe ; L'enfant éternel pour qui l'émerveillement précède l'utile compréhension. L'intelligence jouant, se jouant des cendres pour faire renaître le feu sacré de la créativité du fin fond du tiède tombeau d'une réalité humaine, trop humaine. Sage est l'alchimie de l'adaptation.

Il n'avait d'égards que pour lui-même, le seul qu'il considéra ne pas être ballotté comme une bouteille au grès des divers remous et conditionnements du monde, et en particulier du monde humain, pour lequel il avait un mépris sans commune mesure. Ce monde qui, au moyen d'artifices plus ridicules les uns que les autres, voulait faire croire qu'il avait vaincu les bas instincts pour mieux s'y livrer aveuglément.
 
Le pragmatisme est utile, mais rompt le flux spontané d'appréhension de la vie : on se protège, et pendant qu'on le fait, on n'en oublie la beauté. Beauté qui apparaît dans tout et dans toute chose, si l'on sait la saisir au vol. C'est pour cela que je ne prends jamais de photos : pendant que je m'esquinte à trouver le bon angle pour exprimer un ressenti vis-à-vis d'un objet, j'en oublie ce dernier !
Le risque avec le pragmatisme, c'est de s'y perdre en route et de systématiser ses actions : on n'adapte plus son comportement à un contexte donné (intelligence émotionnelle), mais à soi-même uniquement. Non seulement cela plonge dans une solitude égocentrique et difficilement pénétrable (un système de défense en alerte permanente qui fait fuir même les plus curieux et les plus courageux), mais on se transforme en robot !
C’est moins la quantité d’informations par cm2 qu’une personne est capable d’ingurgiter que la façon dont elle les traite qui retiendra mon attention. C’est moins son propos que la poésie et l’éloquence témoignant d’une certaine narration intérieure qui donnera l’impulsion.


Il est très tentant de se dire que certains ne méritent pas la beauté physique ou la finesse d’esprit qu’ils recèlent, n’appréhendant pas le dixième du quart de l’intelligence matricielle dont celles-ci proviennent ; Des animaux dénués de toute réflexivité ne réagissant qu’aux stimuli extérieurs. C’est à cet instant précis que l’on est pris du vertige de l’insignifiance de l’humanité.
Longtemps, elle s'était contentée de flotter au dessus de la vie sans jamais y prendre réellement part, sans jamais rentrer dans le jeu de la victoire sociale, ou même de n'importe quelle nature que ce soit. Et rien de ce qui aurait pu perturber la plénitude de ce rêve éveillé ne trouvait grâce à ses yeux.
Tout ce qui pouvait ressembler à du savoir lui semblait dépourvu d'intérêt, et ce qui relevait d'un quelconque aspect technique lui donnait la nausée ; elle tombait souvent de haut face au prosaïque de la réalité, qu'elle percevait avec une précision chirurgicale. La vue du sang lui était insoutenable. C'est pourquoi elle demeurait dans les sphères désertées d'une beauté sidérale où la finitude n'aurait plus sa place ; où toute la matière serait désormais amalgamée dans une harmonie dépassant de loin l'appréhension par les seuls sens humains. De là, c'est certain, la réalité, à défaut d'avoir du sens, lui semblerait moins laide.


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Toutes ces impressions bigarrées de mille et un sens en émoi qui n'avaient pas trouvé chaussure à leur pied, qui n'avaient pas trouvé expression qui vaille dans la matière, la ramenaient imperturbablement à son impuissance. Un élan sans cesse freiné par le vertige de l'indicible vérité synesthésique. Et ce constat de stérilité hantait son esprit à la manière d'un fœtus mort à la surface d'un bocal.
La cinématographie de l’être découle de cette aptitude à se laisser pénétrer par l’harmonie de l’univers pour mieux l’irradier lui-même. C’est cette harmonie qui confère à la nature la beauté que nous appréhendons intuitivement, pour le peu que l’on n’en soit pas trop déconnecté. De la mathématique d’une main nonchalamment posée sur le rebord d’un fauteuil rapportée aux particularités d’un contexte donné résultera un quotient de beauté bien précis. 
Tout le monde n’appréhende pas cette mathématique de la beauté avec une égale finesse ; tout le monde ne résonne pas de façon aussi intime avec la cohérence que recèle l’univers en sa structure interne.
L’accession qui se fait ici à son code source universel n’est pas de nature rationnelle, mais intuitive. Les artistes me fascinent, car sans avoir à passer par les rouages de la mégamachine fumante entendement-raison, elles arrivent à retranscrire des choses qui relèvent parfois de l’indicible, tant elles requièrent une finesse de grain de leur photographie d’appréhension. Ces personnes sont assurément aux prises avec la complexité de la réalité, mais ne l’expriment pas par un prisme réflexif.
Il en est de même concernant le bon goût et de l’art qui ponctue la vie quotidienne de tout un chacun : Certains seront touchés par une grâce qui les mènera à trouver intuitivement la bonne adéquation entre des éléments a priori hétérogènes ; ceci pas seulement via un mécanisme d’associations d’idées, mais encore d’une canalisation d’informations universelles relatives à la beauté venues d’ailleurs, et c’est en ce sens que nous sommes tous médiums.


Avant d'être des consommateurs, nous étions des habitants, avant d'être des habitants, nous étions des citoyens, et avant d'être des citoyens, nous étions des hommes.
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L'émerveillement. La surprise. La curiosité. Point de départ de toute entreprise, qui n'est toujours qu'une réponse à l'étonnement de quelque chose. Voilà pourquoi cette société blasée, endormie par le confort matériel a tendance à être de moins en moins féconde !

Dans la pudeur de l'obscurité, les amants prolongent la fusion de deux âmes qui se sont reconnues à travers un contact de peau à peau. Ce pacte scellé dans la chair vient reproduire dans la matière la loi de l'équilibre cosmo-thellurique ; spirituel et animal sont ainsi conciliés en un tout cohérent fait d'amour (choix) et d'instinct (nature). Réconciliés diront certains.

Il fait bon prendre ses distances vis-à-vis du pouvoir matériel sur lequel repose ce monde. Non seulement ne plus en abuser, mais encore ne plus en user du tout. L'anarchisme rend léger, car lorsque l'on vibre liberté, l'univers, miroir fractal de ce que nous sommes, acquiesce et nous déleste des aspects terrestres ; de toute cette lourdeur qui prête à croire qu'il faudrait toujours une hiérarchie ou des jeux d'égo pour que la pérennité et l'assise de l'être soit assurée. Il n'y a rien qui soit pérenne ou qui ait une quelconque envergure en dehors de la conscience, car elle seule permet l'amour. La conscience est ainsi vouée à se dérober au contrôle à mesure que celui-ci se fait coercitif ; le renard est rusé, mais l'oiseau est hors de sa portée.

L’image contient peut-être : une personne ou plusChacun a son propre rapport à la spiritualité et il convient de le respecter. La vérité se dérobe au fur et à mesure qu'on l'approche. Le tao, origine de l'univers et force qui interconnecte tout est indicible car sa grandeur ne saurait être appréhendée dans la finitude de la matière. Ainsi, chacun se le rend commensurable en s'en faisant sa propre représentation. 
Parallèlement à cela, la structure interne de l'univers, dont nous sommes une extension fractale, nous reflète notre vie intérieure, et en ce sens se charge bien de nous le rappeler à travers la matérialisation de nos croyances.

Bienvenue dans le temple du capitalisme ! Cet endroit me rends malade. J'ai conscience que tout cela n'est que de l'énergie densifiée, pouvant se défaire en un rien de temps à l'échelle de l'univers... Mais que d'énergie négative. Nous sommes dans le quartier de la défense à Paris, et ces tours sont effectivement sur la défensive. Elles se dressent devant soi pour signifier que dans ce lieu, nul compromis n'est possible : c'est l'individualisme porté à son paroxysme ou aller crever dans une allée sombre qui sent la pisse un peu plus loin. Et pourtant, une alternative existe bel et bien. Qui sera capable de l'entrevoir, par delà les buildings ? Qui verra plus loin et s'inventera son propre horizon ?
Plus besoin d'écrire, quand on est heureux. La vie devient un poème, et les névroses rythment ses strophes.

Magie noire : User des pouvoirs infinis de l'esprit pour s'accaparer ce qui existe et ce qui doit advenir de sorte à en changer la nature profonde.
On aime quelqu'un qu'avec ses faiblesses si l'on a compris que celles-ci font partie intégrante de ce qu'il est de façon si particulière à nos yeux. Le vrai amour pardonne toujours car il relève d'une force supérieure inconditionnée assez immense pour contenir toutes les particularités en elle ; et en tant que tel, cette force les reconnaît toutes.



Après le cinéma et la photographie, le 9ème art est sans doute celui du collage. Un art ayant un processus encore plus indirect que la manipulation d'un appareil photo ou d'une caméra. Il s'agit de l'art de générer du nouveau à partir de création déjà existantes ; d'associer des éléments qui par l'unité qu'ils forment changeront d'essence propre. Le mix musical, la mode ou encore le collage pictural s'inscrivent dans cette démarche de "frankensteinisation" de la création. Le 9ème art, assurément, recycle.


Les émotions constituent le canal terrestre nous permettant d'appréhender un tant soit peu l'amour universel, cet éther qui relie les êtres entre eux, qui relie tout à tout. Passion, bienveillance, affection et plus encore sont autant de lucarnes donnant sur le soleil aveuglant de l'unité de l'univers. Elles sont l'expression émotionnelle du sous-bassement quantique à l'origine de l'harmonie et de la stabilité de l'univers.
Beaucoup d'enseignements spirituels érigent l'ascétisme émotionnel en aboutissement spirituel. Cette démarche de détachement émotionnel est sans doute la porte d'entrée à la plénitude. Mais ce cheminement vers l'amour ne peut s'effectuer qu'après l'avoir ressenti au plus profond de sa chair. L'amour ne peut être libéré de la dimension terrestre pour se déployer qu'en étant d'abord incarné, tout comme l'avion prend son élan avant de décoller. Les émotions comme manifestation de l'invisible et ineffable et amorce d'une reconnexion à lui.
Les moines tibétains, lorsqu'ils récitent leurs mantras et pratiquent leurs rituels ne prient pas, car la prière n'est qu'intention adressée à l'univers, écho énergétique dans la nuit de son immensité. Ils créent l'émotion qui donnera l'impulsion nécessaire à l'intention pour traverser temps et espace.
À propos des sites de rencontres :
Ça me fait toujours marrer ce genre de rencontres. On nourrit des espoirs comme des enfants devant la vitrine de jouets et hop, plus rien, le vide sidéral. Pas même une sucrerie pour rattraper le coup. Et on se retrouve, qui que l'on soit, naïf ou averti, en tête à tête avec nos propres fantasmes, que l'on se dépêche de remettre pudiquement dans nos poches craquées.

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La mode est cyclique. Après l'expérimentation du surréalisme qui faisait passer de la provocation (souvent politique) pour de l'art, nous assistons à son come-back avec la "noize music" ou le cinéma destructuré de Terrence Malick ; juxtaposition ma foi pas désagréable d'images de cosmos et autres rêveries fantasmagoriques... Mais sans réel scénario. L'expérimentation non plus comme outil de la provocation, pavé dans la marre, clef pour ouvrir les portes d'autres champs du possible ; l'expérimentation comme fin en soi, qui contient en elle-même tout son sens, sa légitimité. Le tâtonnement comme question et comme réponse. Mais peut-être que lorsque la création se fait trop chaotique, et que toutes ses interprétations deviennent interchangeables, est-il bon de remettre l'expérimentation à sa place, comme on le ferait avec un enfant : l'ingrédient d'une oeuvre parmi tant d'autres, qui lui confère l'audace sans la faire dériver vers la névrose pour autant. L'art, s'il peut se nourrir des obsessions, est profondément cathartique et se fait l'écho de l'harmonie et de la beauté.
Les personnes qui s'ingénient à comprendre le monde sont généralement de vieilles âmes. Elles cherchent frénétiquement à reconstituer l'immense puzzle de savoir qui a été recouvert du voile de l'ignorance avant leur incarnation. Mais les âmes sages savent qu'elle n'ont qu'à se laisser traverser sereinement par les flux d'information comme l'on tend l'oreille. Car elles savent qu'il ne s'agit pas tant de comprendre le monde que d'être aux prises avec lui.

Mieux vaut ne pas mettre d'intermédiaire technologique entre la pensée et son expression. Toute pensée qui n'est pas transpirée sur le papier ne pourra libérer tout ce qu'elle recèle en elle. Plus le rapport à la pensée est direct, plus il permet de déployer, de retranscrire la passion, la nécessité conceptuelle dans laquelle elle a éclo.
Les gens lisent des romans pour vivre les contrastes émotionnels des relations humaines par procuration. Les montagnes russes, mais de l'extérieur du manège.


C'est une illumination. Qui contamine chacune des parcelles du rapport à l'autre, à la manière de la tour Eiffel au lancement des fêtes de fin d'année. Cette sidération de reconnaître en l'autre ce subtil et mystérieux mélange de familiarité et d'étrangeté qui nous emmène vers d'autres horizons spirituels et charnels. Une brèche ouverte à une lumière de plaisir qui s'engouffrera bientôt de tout son faisceau en soi. Et puis, vient le temps d'une autre lumière, d'un autre éclairage qui, par le jeu de lumière des ondulations changeantes de l'environnement extérieur nous dévoilera les faiblesses de l'autre, nous renvoyant en cela à la question d'une bienveillance envers quelqu'un par-delà ce qui semble nous séparer de lui. Toute séparation est du point de vue ultime de l'unité cosmique (noosphère) une illusion. Mais cet amour terrestre, dans toute son imperfection, sera t-il assez puissant pour nous permettre de la transcender ?

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La danse est sans doute l'art qui cristallise le mieux en l'être l'équilibre cosmo-tellurique. La beauté fait ici la jonction parfaite entre terre et ciel en ce qu'elle demande d'aller puiser dans le souffle vital de son corps (fluide vital selon Allan Kardec) l'énergie incarnée et brute qui permettra à l'âme de s'exprimer à travers le langage de l'esthétique des mouvements. Un langage de l'âme qui recèle cette particularité de se transposer de la façon la plus directe qui soit dans le soi incarné.
Tout le monde fait de la philosophie, les trois quarts du temps sans s'en rendre compte, la considérant souvent comme un exercice de style pompeux et accessoire. Or, la philosophie n'est ni une science, ni une discipline, pas même un exercice, c'est un prisme immanent à toute personne par lequel elle appréhende sa vie. Dans cette mesure, travailler à sa philosophie apparaît comme étant aussi fondamental que d'avoir une paire de lunettes à sa vue. C'est le sens-même de l'expérience terrestre que d'ajuster, de réactualiser en permanence ses filtres de perception à la lumière et aux colorations de l'environnement pour avoir une chance de le pénétrer dans ce qu'il est réellement, et non en tant que fantasme. Se réconcilier avec l'aridité de la réalité matérielle en appréhendant cette dernière ni plus ni moins que comme elle est pour mieux être en phase avec la propre perfection de sa propre omniscience (âme), voilà le fin mot spirituel de la philosophie...
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Le temps n'est qu'un cadre relatif à notre dimension terrestre au sein duquel se déploie ce qui était déjà contenu dans l'univers au préalable et en fait ce qui le sera toujours. Tout comme la graine est une fleur en puissance, l'univers, dans sa réalité infinie et englobante, contient déjà en lui toute chose et le temps n'est présent ici bas que pour nous les révéler d'une façon qui nous soit commensurable. Ainsi, le temps est une décomposition assimilable par l'homme de l'infinité de l'univers, mais alors une décomposition toute relative à la matérialité. 
Ce qui implique que d'un point de vue universel et ainsi non-matériel -quantique pour ainsi dire- le temps n'existe pas.
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L'audace, c'est de prendre le réel au second degré.

Oui, il y a mystère. La science enseigne comment fonctionnent les choses et non le pourquoi de leur existence. Abordons les questions sans réponses apparentes comme on se promène en forêt, sans but particulier, mais les sens bien en éveil.
Pour savoir si une rencontre avec une personne insupportable a été constructive, penser à se demander à l'avenir non pas si le message transmis a bien été intégré (avec toute la brutalité qui va avec la plupart du temps) mais si quelque chose de nouveau a été semé en elle. Ne pas se poser en donneur de leçon, mais laisser la lumière en soi irradier. Ne pas vouloir changer l'autre, mais l'inspirer.
S'en remettre uniquement à ce qu'on appelle "développement personnel" en prétendant que la politique ne sert à rien relève du leurre. En ne tablant que sur une ascension spirituelle de l'humanité s'opérant à l'échelle d'initiatives exclusivement individuelles, on n'en oublie de faire la jonction entre particulier et universel. L'ntrepreneuriat peut fonctionner lorsqu'il s'agit de proposer ses compétences personnelles sur le "marché de l'emploi", mais plus lorsqu'il est question de défendre une cause de l'ordre de l'intérêt général à travers un projet ; à plus forte raison lorsqu'un projet va remettre en cause de façon directe ou indirecte un modèle de société pour le faire évoluer. Associations et autres structures politiques sont nécessaires pour faire contrepoids face aux gouvernements et aux puissances d'argent.
Un autre exemple illustratif parmi tant d'autres : Quand des parents ont les ressources intellectuelles et matérielles nécessaires pour enseigner eux-mêmes à leurs enfants, qu'en est-il de ceux qui ne les ont pas ? Doit-on attendre que l'inspiration sacrée vienne à eux par le truchement de leur âme pour démocratiser le savoir et la culture avec une école digne de ce nom ? Bien sûr que non. Acceptons humblement d'être tributaires de la matière en y aménageant de la justice, le temps que la justice transcendante de l'amour divin reprenne ses droits. Pour l'heure, cela fait partie de l'apprentissage terrestre...
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La vie est un perpétuel cours de surf : rien ne sert d'aller à contre-courant, il faut à l'inverse utiliser une vague ou une situation à bon escient pour pouvoir jouir de son énergie. La vie est alchimique: On s'adapte à la violence d'un environnement pour transmuter celle-ci en opportunité.

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La musique dite classique pourrait sans doute se traduire par cette image : la possibilité de se permettre de somptueuses broderies autour d'une coupe d'habit bien sentie. C'est l'assise d'une trame musicale assez riche dans son élaboration pour y accueillir la luxuriance instrumentale.
Le sens n'est à chercher nulle part ; c'est une harmonie immanente à toute chose. C'est. À ce titre, plus l'on s'en approche, moins l'on ressent le besoin de parler. La parole devient inutile parce qu'elle ne suffit plus à exprimer ce qui tend à relever de l'indicible et la recherche de clarification du ressenti qu'est le langage devient obsolète quand clarté est là. Plus besoin de s'encombrer systématiquement de parole quand le rapport à l'univers prend une tournure ondulatoire. Plus besoin de chercher ses mots pour saisir ce que l'on a déjà, aux confins de l'intuition, trouvé.
L'élégance, c'est lorsque contre toute attente, la plus grande des sensualités se loge dans la plus grande des sobriétés.
La science n'est pas indispensable. Elle ne sert qu'à confirmer les intuitions que quiconque a déjà s'il s'écoute. La science rassure sur l'effectivité d'une cohérence du monde que l'on appréhende au contact de n'importe quel élément de la nature dans son plus simple appareil. Une vision d'elle plus rationnelle permet de donner à l'homme l'illusion qu'il la comprend ou la manipule et l'aide à accepter sa condition matérielle finie. Au-delà de cette poursuite vaine de contrôle, se trouve la sagesse dans l'humilité. Celle qui consiste non plus à partir à la saisie du monde par le savoir où la technique, mais à laisser celui-ci le traverser et l'inspirer ; une démarche en apparence passive, qui demande en fait le plus grand des efforts: la foi. Faire confiance à l'ordonnancement spatio-temporel plutôt que de l'interroger frénétiquement.
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Ce qui fait la violence intrinsèque et originelle de l'argent est la dimension anonyme de la valeur numérique ; le reste en découle plus ou moins directement. C'est cette dimension impersonnelle qui, en rendant l'échange profondément utilitaire, instrumentalise l'autre. "Payer de sa personne", voici une expression qui souffre à tort d'une connotation négative ; car le troc, s'il a bien une visée marchande et instrumentale, relève aussi du don, par l'implication personnelle qu'il implique de la part des deux parties, qu'il s'agisse d'un service ou de la production d'un bien.
Si présence de respect il y a, elle se manifestera de façon évidente car le respect est la base, la condition sine qua non de l'amour. L'irrespect, lui, se remarque précisément à ce qu'il apparaît de façon moins marquée ; plus ténu car changeant. Il est une approximation du comportement, une zone de flou née d'une considération pour autrui à échelle toute variable, la variable étant bien sûr l'intérêt personnel. Réponds à mes attentes et je ferai de toi un prince. Ne le fais pas et la donne changera du tout au tout !

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Un effort pour de vrai et les fils se délient. Un pas en avant et c'est tout l'univers qui se met en branle pour répondre dans un écho magistral. Personne ne peut vouloir vivre à votre place car l'environnement n'est que le reflet de vous-même.

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Nul ne peut aider quelqu'un qui ne s'aide pas soi-même, car la volonté de s'en sortir est à aller puiser en soi. Cette étincelle de vie (instinct de survie diront certains) qui nous tire intuitivement vers le haut est notre divinité. Nous sommes cette étincelle mais n'en avons pas forcément conscience... Et l'environnement extérieur n'est qu'un miroir qui nous le révèle.
La mer est magnétique. Cette image d'Épinal qui consiste à aller s'y recueillir le soir venu, les pieds ancrés dans l'eau et les yeux rivés sur l'horizon signifie plus qu'une jolie image de carte postale. La mer est magnétique car elle rend possible un tête à tête avec l'infinité du cosmos sur terre.
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De même qu'on recycle les déchets en compost pour nourrir la terre, utilisez la puissance de l'énergie négative à la meilleure fin qui soit : transmutez souffrance en amour.
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Méditation ou prières relèvent de la même démarche : outre une sociabilisation censée raffermir la foi par l'implication de chacun dans l'effervescence commune qu'elle génère (celle qui renvoie à la fameuse étymologie religieuse "religare" (relier)), il y a un enjeu plus fondamental encore. Celui de la réactualisation d'une reliance au divin pour la religion, ou de réactivation comme les milieux spirituels en général l'indiquent ; religion considérant le divin comme transcendant à soi au sein d'un ordre hiérarchique et philosophies spirituelles le percevant comme une unité dont nous ferions partie en tant que fragments de l'univers. (Immanence)
Mais que le divin existe au titre d'entité distincte de nous ou de source d'énergie originelle dont nous serions une étincelle, cet état de fait objectif -pourtant considéré comme tel- n'a pas besoin d'être réaffirmé. Méditation et prières sont donc à considérer comme des méthodes d'autosuggestion pour les plus sceptiques des croyants.
Ces méthodes, que certains appellent même "exercices", procèdent de la même manière ; elles peuvent calmer le mental en régulant le tumulte de ses doutes, pour peu qu'elles ne deviennent pas fanatiques, frénétiques. Mais elles ont tendance à bien trop sacraliser le divin en l'isolant du reste de l'existence plutôt que de l'intégrer à elle jusqu'à en faire non pas quelque chose de banal, mais de naturel. Voilà quelque chose que les sociétés traditionnelles, et pas qu'amérindiennes avaient plutôt bien saisi.
Nul besoin de prières ou de méditation pour prendre la mesure de l'ordre des choses ou même de s'en convaincre. Ceci n'est même pas l'enjeu. Il suffit juste d'être là, conscient, pour le voir et ainsi y discerner le visage de Dieu. Ces rituels peuvent néanmoins constituer des solutions d'appoint pour qui n'est pas encore prêt à se faire simplement confiance...
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Il ne s'agit pas de s'ériger en gourou qui délivrerait je ne sais quel enseignement ; de la même façon que personne n'a à en recevoir de personne. A notre niveau d'individus incarnés, nous ne faisons rien d'autre qu'essayer au mieux de laisser passer la lumière d'une vérité universelle à travers les filtres de notre personnalité qui nous dépasse... Et n'appartient à personne.
Vouloir changer l'autre pour son bien, c'est comme le serrer dans ses bras tellement fort qu'on n'en l'étouffe.
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Ce n'est pas la parole qui fait la sensualité, c'est l'écoute, l'attention, en somme faire de quelqu'un le centre du monde.
Ce qu'on appelle avec dédain "personnes lunatiques" sont souvent les artistes. Des personnes qui vont puiser sans cesse dans l'intensité de leur chaos émotionnel intérieur pour créer. L'éclosion de quelque chose de nouveau venant fendre les limites de la réalité se nourrit de cette énergie qui abonde de l'instabilité. Si la versatilité des états d'âme peut être handicapante, elle peut aussi être cathartique quand l'amour du beau vient féconder les névroses.
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Par delà les amis, les meilleurs amis, les amants, les maris, les femmes, les compagnons, les fidèles et j'en passe et des meilleures ; dans les coulisses de cette caricature de vaudeville dans laquelle on se cloisonne pour s'assurer la sécurité affective, existent des rapports humains beaucoup trop complexes et subtils pour être mis en boite dans des statuts sociaux. Ce que l'on appelle "ambiguïté" avec un mélange de méfiance et de fascination concernant les relations constitue leur essence-même. Leur intérêt-même. C'est bien parce qu' "avoir le cul entre deux chaises" en coûte émotionnellement par l'instabilité que cela génère que l'expérience en vaut le détour. L'équilibre est précaire mais est sublimé par le chaos qui l'entoure.
Réquisitionner des logements vides ou se servir dans les rayons lorsqu'on n'a pas un rond n'est pas du vandalisme. C'est une remise en circulation de la richesse qui avait été emprisonnée dans les rouages monopolistiques du capitalisme que l'on appelle poliment "néolibéralisme". Au même titre que l'Etat n'invente jamais rien en accompagnant, en institutionnalisant des tendances déjà présentes dans la société civile avec le tissu associatif, il n'y a rien à attendre de lui non plus en matière de justice sociale. Car il arrive un moment où le déséquilibre au sein d'une population entre pauvreté et abondance est tel qu'il justifie de se passer d'une médiation jusqu'alors inefficace de l'Etat pour le désamorcer. Il ne s'agit pas d'un coup de force revanchard qui trahirait une frustration matérielle, mais d'un rétablissement de l'ordre qui va puiser sa légitimité dans la loi universelle de l'équilibre pour jaillir du peuple plutôt que d'une autorité qui n'a souvent de suprême que le nom. Puisse l'équilibre être retrouvé au sein de cette diversité de pouvoirs naturelle qu'il ferait bon d'accueillir.
L'humour, par la jouissance qu'il procure est là pour nous rappeler explicitement à l'ordre d'aimer. D'aimer en cultivant l'intimité tant qu'elle existe d'approches de la vie jamais semblables, mais complices en tout cas.
Il ne s'agit pas pour le caméraman ou le photographe de disparaître derrière la réalité. Il ne s'agit pas plus de lui faire dire je ne sais quoi. Il s'agit de la faire parler. De donner à voir sa perfection dans le moment en tant que signifiant, et non pour faire joli (pour le signifié) ; c'est là où réside la tension entre esthétique et réalisme. Tenir une caméra, c'est briller par son absence, car c'est être le plus fidèle serviteur du sens intrinsèque des choses tout en le co-créant dans un accord tacite avec autrui par le regard qu'on lui appose.
La sagesse sans l'amour est arrogance.
Ne pas parler de soi est encore la façon la plus élégante de ne parler que de soi.
Les idées, préférons-les inconfortables. Si l'on pense prudent, on s'endort, et paf, on se prend le réel en pleine figure !

Les grands mots vont aux petites personnes. Elles s'en servent de béquilles. Les grandes personnes, elles, n'ont pas besoin de gloser. Elles se contentent d'aller de l'avant.