L'idéal serait que les mots et les sons représentent les choses. Que les signes, leur grammaire et leur syntaxe soient calqués sur l'essence des choses et la représente. C'est ce à quoi tend la littérature, même si l'on peut aussi basculer dans l'essentialisme pur, avec un signifiant, un signifié et un signe qui sont en symbiose. Roland Barthes l'aborde dans "L'empire des signes" avec l'écriture japonaise. Le film "Premier contact" pose aussi cette question, avec un langage extraterrestre holistique (se lisant de façon non-linéaire et globale comme le japonais, justement) façonné dans l'instant et destiné à circonscrire parfaitement la contingence de chacun des ressentis et concepts... Il s'agit d'un alphabet tellement élaboré qu'il permet d'exprimer l'indicible.


Notre cerveau fonctionne par synesthésie, ne cesse de faire des connexions insolites et qui frôlent l'hallucination entre tout un tas de perceptions et de sensations... Alors pourquoi ne pourrait-il pas le faire entre ces informations d'ordre sensible et des pensées rationnelles renvoyant à du signifié ? 
 C'est entre autres pour cela que je me tourne vers l'art pictural ou la photographie notamment : pour voir cet indicible exprimé au-delà des mots, qui renoncent trop souvent à lui.
Mais si nous sommes capables de saisir l'indicible par l'art, pourquoi pas par le langage ?

Cette dimension holistique est également présente dans le langage humain. Elle est présente dans les signes japonais ou arabes, mais également dans les construction de phrase. C'est ce qu'on appelle d'ailleurs l'éloquence, même si pour le moment, nous sommes incapables de ramasser une phrase entière dans un signe. L'art abstrait s'y essaye sûrement...

La nature, en tant que reflet de l'ordonnancement de l'univers tout entier, n'a pas besoin de l'humanité pour continuer d'exister. Comme le disait Henry David Thoreau, "le poème de la création ne s'arrête jamais". Et puis il ajoute "Mais rares sont les oreilles capables de le capter". L'écologie consiste en cela précisément pour moi ; il ne s'agit pas tant de la défendre que de nous défendre nous-mêmes à travers elle pour refaire corps avec elle et nous y reconnecter. Œuvrer pour l'écologie n'est pas aider la nature, la parer d'une énième artificialisation dont effectivement elle se moque bien. C'est simplement affirmer sa perfection et la donner à voir à ces oreilles inattentives pour mieux affirmer la sienne en même temps en temps que fragment de l'univers, et ainsi ne pas oublier qui l'on est.

Cette vision de la nature est fractale : il s'agit de comprendre qu'en tant que particule de l'univers nous avons l'univers en nous, et qu'à ce titre, nous sommes la nature. La défendre, c'est donc se défendre, mais pas en tant qu'égo, pour réactiver dans la conscience le lien cosmique du fragment divin que nous sommes avec elle et l'ensemble du cosmos.
J'entends la critique qui consiste à dire que des réseaux alternatifs pourraient impliquer un "retour à l'âge de pierre", mais considère la main-mise des multinationales et des institutions qui servent leurs intérêts sur les cultures et la nature comme infiniment plus régressive que cela. Et surtout, dans les faits, ça ne serait absolument pas le cas : non seulement cette transition s'opère et s'opèrerait de façon douce et dans l'ombre, avec quelques virages historiques de temps en temps (comme l'affaire Snowden par exemple), mais il ne faut pas sous-estimer la puissance et même la vision de ces réseaux et les capacités des acteurs qui les façonnent, composés de génies encore ignorés du grand public : l'énergie libre de Tesla, le biomimétisme impulsé par Luc Schuiten avant d'être repris par les promoteurs immobiliers, le sérum d'eau de mer de René Quinton avant que Pasteur et ses vaccins à la solde des industries pharmaceutiques n'arrivent, etc... Il ne faut pas attendre des réseaux mainstreams qu'ils innovent réellement, leur unique but étant de nous garder sous contrôle en nous engluant dans le confort matériel qu'on appelle "progrès"... La plupart des citoyens ont peur du changement. Moi, je veux l'impulser avec des figures inspirantes comme celles-ci jetées aux poubelles de l'histoire, car dangereuses pour la perpétuation de notre cher système mercantile.

La sculpture ouvre moins de perspectives de création dans la représentation, mais beaucoup plus pour ce qui est de la richesse des sensations ce que cela peut donner à vivre. En tout cas je comprends parfaitement que l'on puisse préférer avoir recours à la sculpture pour exprimer la corporalité. Cette matérialisation de l'imaginaire là renvoie à la notion de textures comme la peau, au plumes, etc... Et ainsi au contact instinctif et naturel entre êtres vivants de corps à corps.
Concernant la notion de progrès... J'ai l'impression que sur Terre, elle est entropique, chaotique, et qu'elle se constate à une échelle qui serait plus grande, si ce n'est cosmique, et ainsi indépendamment de la représentation linéaire du temps que nous en avons sur cette dimension. Ainsi, nous constatons des cycles ici bas qui ne font pas toujours sens, mais qui à une échelle plus élevée participerait de la reconstitution d'un "puzzle plus grand".
Les civilisations des sociétés traditionnelles n'étaient non seulement pas primitives, mais encore beaucoup plus avancées que nous ! Car elles vivaient en symbiose avec la nature, et reconnaissaient Dieu dans une pierre et dans chacun des éléments qui composent le cosmos. Elles n'étaient pas obscurantistes, elles avaient déjà compris ce que la physique quantique et sa loi d'intrication nous dit à propos de la manifestation fractale de la Grande Intelligence dans la matière. Les gens ne comprennent pas que le polythéisme n'est qu'une métaphore poétique de la manifestation panthéiste de Dieu en chacune des particules subatomiques de l'univers.
Nous ne nous relèverons pas de ce raz-de-marée technologique et de la standardisation culturelle qu'il implique. En ce qui me concerne, je n'ai jamais eu l'occasion de constater que des zones ou des peuplades soient épargnées par ce rouleau-compresseur mondialiste... Encore hier, je regardais un doc sur les Pygmées qui étaient désormais interdits de chasse dans leur propre lieu de vie (la forêt) par cet organisme pseudo-humanitaire qu'est WWF. Une ONG de plus à la solde des gouvernements occidentaux pour faire de l'ingérence et ainsi mieux pouvoir contrôler les ressources. Ainsi, il faudra réinventer une ou des nouvelles civilisations, car nous en sommes arrivés à un stade de désenchantement tel (Max Weber) sous l'effet de l'ultra-rationalisation aseptisée occidentale que son ou leur essor ne pourra s'opérer qu'au moyen d'un nouvelle quête d'idéal, d'infini. Cela prendra bien sûr la forme de Dieu, que ce soit au travers de son incarnation technologique par l'homme lui-même ou alors de nouvelles croyances païennes.
Ainsi, nous entrons dans une seconde phase de l'anthropocène, qui soit débouchera sur le transhumanisme, avec l'avènement d'un homme nouveau totalement débarrassé de toute notion de particularité culturelle, soit vers une résilience et un retour à la nature avec le biomimétisme ; une sorte de paganisme 2.0 qui lui aussi amènera à un homme nouveau, métissé et androgyne, mais qui a su remettre la technologie à sa place, une place éthique. Bioéthique. Les deux pourront aussi cohabiter, mais au prix d'un technocapitalisme ancré de la façon la plus absolue qui soit dans les mœurs de l'humanité, voir le film "Transcendance". Or, cette seconde phase implique que l'on se déleste d'un certain nombre de questions secondaires pour se saisir de l'essentiel et ainsi retrouver un cap rompant avec l'hédonisme néolibéral passif. 

Le paganisme 2.0 pourrait être une bonne transition vers un retour aux modes de vie des sociétés traditionnelles. Ce paganisme consisterait en une réappropriation des villes par la nature dans la lignée de la pensée de ce génie vivant qu'est Luc Schuiten. Il s'agirait d'une technologie biomimétique totalement intégrée à la nature avec pour mots d'ordre éco-matériaux et énergie libre de Nikola Tesla.(électromagnétisme terrestre) Mais cette phase ne serait elle-même qu'une phase de transition vers un retour à la terre rendant possible une reconnexion à l'âme et à ses pleines facultés : Nul besoin de nanites et autres puces RFID raccrochées à un système centralisé et totalitaire avec la puissance de l'esprit et son équilibre cosmo-tellurique. La civilisation atlante se moquait bien de tous ces gadgets, par exemple, elle communiquait par télépathie.
Il faudrait adopter l'enveloppe corporelle d'une personne pour prendre la réelle mesure ce qu'elle ressent. L’introspection est à ce jour la meilleure alternative qui soit pour ce faire, avec le comportementalisme (ou behaviorisme). Le pari est que, grâce à l’observation extérieure d’un comportement, on arrive à faire un rapprochement, une corrélation évidente entre les stimuli d’un environnement extérieur et leurs conséquences sur le langage verbal et non-verbal.
Il s’agit donc de se demander dans quel environnement physiologique (le corps et ses drôles d’échanges chimiques et hormonaux), historique (l’encrassement par les expériences passées), social (codes sociaux, tabous, etc.), culturel et psychologique (mimétisme, propre réflexivité de l’individu influencée par un regard extérieur, etc.) s’inscrit le comportement en question afin d’établir ces corrélations. Restera ensuite à distinguer ce patrimoine acquis du patrimoine inné : Le problème de cette méthodologie – et c’est le cas dans toutes les sciences humaines, à mon sens- réside selon moi dans le fait qu’on ne puisse pas dire dans quelle mesure, à quel degré exact ces éléments du patrimoine inné et acquis conditionnent un comportement ; et pour cause, comme dans toutes les sciences humaines, on ne peut avoir aucun chiffre précis et ceci biaise obligatoirement des résultats par leur imprécision. Excepté en sociologie quantitative et statistique, on en est réduit à penser en termes de tendances, et c’est la raison pour laquelle on ne pourra jamais parler de sciences humaines en tant que sciences exactes.
Reste que la méthode comportementaliste qui consiste à traiter des pathologies en agissant directement sur leurs manifestations comportementales ne m’inspire pas du tout : tout comme dans la médecine occidentale, on prétend hypocritement, en agissant sur des symptômes, qui ne sont que des conséquences d'un mal enraciné, pouvoir agir sur la cause celui-ci. Cela s’inscrit dans une vision superficielle et matérialiste des choses qui renie la structure holistique, holographique de l’univers, qui préside à ces manifestations.
Je suis au contact de pas mal d'artistes et me rends compte que leurs défaillances dans des domaines qui relèvent de l'entendement (synthèse des éléments d'une expérience empirique) ou de la raison (deuxième synthèse subsumant la première par rapport à des principes universels) ne portent absolument pas atteinte à la dimension intéressante de leur art : Intéressante non seulement par la subtilité de l'emploi de la technique que cet art requiert (capacité d'adaptation en vue d'une esthétique), mais encore par leur degré d'innovation et de prise de risque. (dimension expérimentale de l'art)
Ces personnes me fascinent souvent, car sans avoir à passer par les rouages de la grosse machine entendement-raison elles arrivent à retranscrire des choses qui sont souvent de l'ordre de l’indicible, tant elles touchent au particulier d'un contexte, d'une émotion, etc. (idiosyncrasie) Ces personnes sont parfois aux prises avec la complexité de la réalité que nous percevons, mais l'expriment autrement, pas à travers le filtre de la réflexivité. C'est entre autres l'existence de cet autre chemin qu'elles empruntent vers la compréhension (celui de la créativité) qui me porte à penser qu'elles et même que nous canalisons des informations venues d'autres plans de conscience : par l'expression féconde et créative d'idées venues d'ailleurs, nous serions tous médiums.

Autres exemples, la mode ou le bon goût : des personnes, sans avoir à se poser aucune question existentielle, seront touchées par une grâce qui les mènera à trouver intuitivement ("au feeling) la bonne adéquation entre des éléments hétérogènes. Si cette compétence relève de la fluidité d'un mécanisme d'association d'idées, elle recèle également un rapport à l'esthétique harmonieux que l'on pourrait appeler je pense "résonance avec la cohérence de l'univers", et qui ne relève ni de l'inné (intelligence analytique), ni de l'acquis. (capital culturel et environnement plus ou moins épanouissant)

J'ai beaucoup d'intérêt à essayer de décrypter les mécanismes des personnes qui m'entourent et ainsi à devenir une oreille attentive pour eux. Là où le bas blesse, c'est que dans la majorité des cas, cet intérêt n'est pas partagé, ou alors très partiellement. Or, là où il n'y a pas réciprocité, il ne peut y avoir réelle complicité. Une sensibilité peut m'émouvoir, indépendamment des capacités cognitives : C'est une reconnaissance d'âme de nature énergétique, pas relationnelle, terrestre. Seulement, les choses se gâtent vite lorsque la personne en face n'a pas assez d'intelligence émotionnelle pour savoir ce qu'il convient de faire et ce qui n'est pas du tout approprié dans un contexte donné. Et outre la blessure que ce manque de fluidité et de d'harmonie engendre, j'avoue cela me fatigue de plus en plus d'avoir à rendre comptes de ce genre de choses élémentaires... 
Le danger pour les personnes à haut potentiel intellectuel est la misanthropie, alors même que l'intelligence devrait conférer la hauteur de vue nécessaire pour rester bienveillants en dépit des déceptions. Si je m'efforce d'aller vers les gens, ça n'est pas que pour tromper ma solitude, pas que pour guérir mes propres blessures d'exclusion ; c'est aussi pour apprendre à aimer les gens tels qu'ils sont voire même œuvrer dans un même sens : le changement ne se fera pas qu'à l'échelle individuelle par un simple mode de vie survivaliste ou en autonomie énergétique par exemple. Le combat doit aussi se structurer à une échelle plus globale pour faire contre-poids face aux puissances d'argent et aux gouvernements.
Les idées n'auront aucune portée concrète sur personne tant qu'elles s'inscriront dans cette vieille conception occidentale dissociant corps et esprit. La matière est consciente et la Conscience est matière. La mémoire de l'eau et les fluctuations de son code électromagnétique, découverte par Luc Montanier, en atteste par exemple. Nietzche était l'un des plus grands philosophes car il s'est toujours efforcé de penser l'esprit à partir du corps ; il a activement participé avec le comportementlisme à ce grand travail de reconstitution du puzzle d'un univers qui fait sens. Les découvertes en physique quantique nous démontreront bientôt de manière irréfutable que la matière est éminemment spirituelle.
La vie, cette nuit agitée de l'âme durant laquelle le petit personnage égotique qu'est l'homme se tourne et se retourne frénétiquement dans le lit de ses doux fantasmes... Voulant saisir comme un enfant dans un manège une paix intérieure morte-née ; convoitise à la hauteur de son ignorance. Il pourra bien se mettre sur le dos ou sur le ventre qu'il ne sera pas prêt de la trouver, trop encrée qu'elle est dans l'abîme de son cœur dont l'imbécile a égaré la clef.
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L'histoire de la pensée occidentale pourrait se décrire ainsi : toujours plus de frontières entre les disciplines au fil de la spécialisation de la connaissance, comme l'on zoomerait sur une photo pour se cramponner à ses détails... Et toujours moins de recul sur la cohérence globale, holistique de l'univers. Tant que l'homme fractionnera une réalité faite d'interpénétrations, ses vues manqueront d'une richesse nécessaire à l'entrevue ne serait-ce que d'un début de vérité. La dimension fractale de la réalité ne saurait se refléter distinctement dans une seule et même discipline... Tout simplement parce qu'elle est une projection tronquée de l'homme. Le concept d'anthropie se voit ainsi contredit par cette césure méthodologique. Nous n'atteindrons jamais une acuité élevée qu'avec des hommes complets, qui avaient compris que la beauté est mathématique et que le code source de toute chose -la chose en  soi- déborde le champ rationnel. Pythagore, Pascal, de Vinci ou plus récemment Luc Schuiten ou Aurélien Barreau en sont des exemples. L'enjeu actuel est celui de la physique quantique et le risque accru, en s'arc-boutant sur la dimension microscopique et factuelle de la vie, d'occulter ce qu'elle a à nous dire de son sens spirituel.
L'art est fondamentalement cathartique. Il n'est jamais qu'un processus thérapeutique visant à transmuter l'inavouable des névroses en esthétique pour cohabiter avec elles.
Il n'y a qu'un moyen pour l'art de ne pas se répéter inlassablement, comme le misanthrope se complaît dans le ronron de l'excuse des autres ou le sourd se perd dans son écho.
Qu'un moyen pour une création de ne pas être une pâle copie de la fulgurance d'origine, révélation jaillissant d'un puits d'amour sans fond. L'entrée en résonance du cœur avec les névroses transmute plomb en or ; résonance d'une harmonie mystérieuse, témoignage de la mathématique de la beauté décelée par Pythagore. Débarrassons les anciennes névroses pour qu'elles se renouvellent, et fassent fleurir le monde de fulgurances nouvelles.