Cette éternelle frustration liée à l'incompréhension ou au manque d'empathie, et cette quête de fusion propre à ce que recherchent les gens dans un couple, tout cela fait écho à la notion d'infini de l'idéal personnel, à la perfection... A Dieu. Or, cette perfection ne peut se trouver dans les comportements humains, si "intelligents" soient-ils. Peut-être n'est-ce même pas une question d'intelligence, d'ailleurs, mais une espèce de grâce, un cocktail de deux sensibilités qui va prendre au sein d'une reconnaissance d'âmes qui se produit ou non. La culture ne pourra jamais égaler la perfection de la nature. Ainsi, seule la nature peut entrer en résonance de façon profonde et durable avec soi, de même que seule l'omniscience de la grande force qui meut la nature peut voir clair en soi. Une force qui n'est sans doute rien d'autre en fait que soi et les autres, mais sans limitations terrestres.
Fabuleux paradoxe que d'être comédien : les fêlures que chacun s'applique à maquiller au quotidien avec pudeur ou orgueil sont exhibées dans le clair-obscur de la trame d'une histoire. Tout ce qui peut susciter la moindre gène en temps habituel, il le crie pour nous, à gorge déployée. Les pensées inquisitrices sont aboyées, et les émotions hypnotiques, incarnées dans une tempétueuse catharsis. Etre comédien, c'est nous dire à nous autres sans ciller "Voici venu le temps du serment de vérité".

Fabuleux jeu de cache-cache avec l'égo que celui auquel se prête le comédien : il crève l'écran, ose imprimer l'espace temporel sacré qu'on veut bien lui consacrer du sceau de sa sensibilité la plus intime, celle qui flirte avec les névroses... Pour mieux avoir l'humilité d'incarner nos plus grands malaises, nos plus grandes détresses, même les plus pathétiques et les plus inavouables ; il nous livre l'inconscient sur un plateau d'argent.

Extrait d'une pièce de théâtre excellente vue à Toulouse récemment : Lucifer descend sur Terre pour secouer les humains et les extirper de la léthargie de la consommation. Ce que l'on nous présente comme le mal est le crime de subversion commis par l'ange déchu aux allures d'anarchiste. Dans cette oeuvre, rock et théâtre cohabitent pour donner à penser l'ère de la modernité avec un esprit critique de dandy désabusé ; un ton désabusé, mais non moins tendre pour autant...
Désolée pour la qualité de son médiocre. 

Voici la compagnie toulousaine en question: 
À suivre de près... 

Les arabesques aniconistes et autre géométrie sacrée non-figurative que l'on trouve dans l'art musulman jettent le tabou sur la représentation de Dieu et en conséquence sur sa manifestation dans la matière, la vie. Cet art plaide le réductionnisme de l'image et la vanité de l'homme qu'il y aurait à pénétrer la source du vivant. Cela rejoint l'approche taoïste faisant du tao quelque chose d'ineffable, d'invisible non seulement pour l'entendement humain, mais encore invisible à lui-même. En effet, chez les taoïstes, la source, c'est le vide, ce qui fait écho au champ d'énergie du vide décrit par la physique quantique, champ d'énergie encore non densifiée que les grecs appelaient aussi "ether". S'il n'y a rien à représenter, c'est peut-être parce que Dieu est matérialité en puissance. Il n'y a rien à représenter car, même si à l'échelle universelle, le temps est une illusion, l'échelle terrestre renfermant notre vie d'êtres humains ne nous permet pas de présager de ce que cette force sortira de son chapeau : c'est l'indétermination quantique, au sein de laquelle l'électron n'est plus une particule facilement identifiable qui gravite autour d'un noyau, mais un nuage de probabilités. 

Par delà l’idolâtrie et l'anthropocentrisme dont veulent nous préserver ces approches, l'une par le tabou, l'autre par le tao, peut-être nous offrent-elles un cadeau plus grand encore : une porte entrebâillée sur le mystère, donc l'infini.

Je vous vois, au milieu des autres, incrusté dans l'écume de la marée humaine.
Je vous vois, souriant à tout le monde. Les yeux perdus dans les méandres de l'espoir de l'interaction qui vous sauvera de la solitude. Les gens passent leur vie sur leur téléphone, pigeons en état d'alerte, prêts à saisir les miettes d'attention qu'on voudra bien leur donner pour noyer dans la masse de l'insignifiance numérique l'indicible de leurs états d'âme.
Je vous vois, souriant au petit bonheur la chance, à tout le monde, et en fait à personne. Vous n'en savez rien, mais vos yeux innocents parlent pour vous : dans très peu de temps -rien en somme à l'échelle de l'univers ou même de l'humanité- tout ce joli petit décor que vous vous êtes confectionné avec bien de la persévérance sera un lointain souvenir. Tout se désagrègera sous votre nez, et vous avec, comme l'eau s'écoulant dans l'évier entraîne les morceaux du repas de la veille dans le trou, et ce spectacle ne sera pas ragoutant pour celui qui veut couler les émotions dans le béton des habitudes. Les tuer pour mieux les immortaliser, peut-être ?
Les digues de la maison de poupée sauteront bientôt, laissant votre âme aller se dégourdir les jambes un peu plus loin et respirer quelques bouffées de liberté ; bref répit avant que l'humain que vous êtes ne reprenne ses droits et trouve une autre niche, un peu plus confortable, dans laquelle attendre la mort. Trop humain.
Vous n'en savez rien mais votre conscience le sait pour vous : vous étouffez déjà et la mue est proche. Cette mue, vous ne le savez pas encore, mais c'est la vie qui vous attend pour une autre valse. L'accompagnerez-vous ?
Sac à dos, baskets et regard confiant, en me dirigeant vers l'aéroport, sur le quai du qui vive, Alice s'efface, laissant place à l'unique et le quelconque à la fois. Grain de sable venu se frotter d'un peu plus près à la grande sarabande cosmopolite et rencontrer les frères terriens par delà les cultures, religions et les races. Citoyen du monde, oui. L'œil qui scrute inlassablement, le sourire qui invite, et le cœur ouvert. En somme, prêt à parler le langage de l'amour pour le déceler dans l'altérité.
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EXTRAIT D'UN MEMOIRE DE STAGE SUR LA PRECARITE ENERGETIQUE. (LE MIEN)

Gardons cependant à l’esprit cette parole de sagesse de David Wright, glanée dans son Manuel d’architecture naturelle, qui nous rappelle qu’il n’est pas question de prôner l’herméticité vis-à-vis d’un environnement donné : « Faire preuve d'une attitude passive à propos du chauffage des locaux consiste à situer les niveaux de confort en relation étroite avec l'équilibre température/humidité le plus naturel pour un climat et une saison déterminée. Maintenir un niveau artificiel de confort sans rapport avec les conditions extérieures est néfaste à la santé : pensez au choc métabolique qu'on ressent lorsqu'on quitte un lieu trop bien régulé pour affronter au dehors une atmosphère tout à fait différente. Notre corps doit alors lutter pour s'adapter et nous éprouvons une tension exagérée, qui conduit parfois à la maladie et au dérèglement de l'organisme. »

En effet, il s’agirait de penser les bâtiments comme des écosytèmes, dont les boucles des flux thermiques et chimiques devraient être fermées, une approche similaire aux projets d'écologie industrielle dans lesquels les déchets d'une usine, valorisés par une autre, deviennent une matière première secondaire. »


Cette observation ainsi que la logique d’utilisation d’éco-matériaux s’inscrivent tout deux dans une approche plus globale et visionnaire encore, qui est celle de « biomimétisme ». Ce concept consiste à traduire dans un langage architectural les règles de la nature pour faire du bâti un élément qui soit intégré à elle et en symbiose avec elle plutôt qu’en opposition à elle, dans une optique de protection et d’isolement de l’homme de la nature ; la nature, experte en recherche et développement depuis 3,8 milliards d'années. Il s’agit ainsi de s’inspirer du vivant pour retrouver une compatibilité avec la biosphère, l’eau, l’atmosphère et les grands cycles naturels indispensables à l’existence sur Terre, au moyen d’une observation des écosystèmes vivants ; observation ayant permis de faire émerger des principes communs de fonctionnement que la nature a patiemment mis au point pour s’adapter et prospérer ; ces principes sont appelés « les principes du vivant ». Or, cette approche scientifique intègre une méthodologie d’ingénierie dépassant le simple enjeu de la forme. D’aucuns parlent à ce titre d’une nouvelle ère de l’anthropocène, initiée avec la révolution industrielle du 18ème siècle. Une ère de responsabilisation vis-à-vis de l’équilibre géologique de la planète tout entier où la technologie, pour évoquer la pensée de Gunter Anders, philosophe allemand du 20ème siècle, n’est plus pensée comme fin en soi mais à des fins éthiques ; ce faisant, il est donc question ici de « bioéthique ».


Des figures de l’architecture en avance sur leur temps comme Luc Schuiten ou Antoni Gaudi avaient déjà évoqué le concept de « biomimétisme » en d’autres termes ; Luc Schuiten avec le néologisme d’« archiborescence », concept qui consiste à s’affranchir des lignes rigides ou traditionnelles de la construction, avec une gestion différente voire même subversive des matériaux et techniques qui axe la recherche sur des maisons bioclimatiques pour le moins particulières ; ces maisons abriteraient en effet en leur sein-même des arbres, constitutifs de leurs fondations.

Antoni Gaudi, connu pour sa célèbre « Casa Calvet » et ses jardins suspendus à Barcelone parla en ces termes :

 « L'architecte du futur construira en imitant la nature, parce que c'est la plus rationnelle, durable et économique des méthodes. »

Ainsi, la rénovation énergétique n’est peut-être pas à être considérée que comme une simple opération de « réparation » du parc immobilier français, relevant strictement d’une finalité sociale et de moyen-terme en matière environnementale ; mais encore comme une occasion de tendre à un bâti résilient et avec une intégration optimisée à un écosystème.
La musique est sans doute l'art le plus puissant qui soit, car le plus pénétrant : les sons, qui sont des ondes, vont se mêler aux ondes des cellules de notre corps, celui-ci n'étant ni plus ni moins que de l'énergie cristallisée, agglomérée.
Les voyages au son des bols tibétains visent à la réharmonisation des cellules. L'onde de forme de ces sons va venir distiller de l'énergie positive à l'intérieur du corps. La beauté des sons d'un morceau se chargera de la psyché.
La sagesse se trouve en proportion exacte de l'expansion de conscience qui embrasse les nuances de la réalité ; car elle seule peut rendre le vertige de la puissance émotionnelle engendrée par cette expansion si ce n'est acceptable, au moins supportable. La sagesse face à la médiocrité n'est pas tolérante, elle est toute pragmatique.