Parfois, la pression devenait si forte qu'elle ne pouvait plus donner le change des émotions qui envahissaient son système nerveux, prenant peu à peu possession de son corps, de sa tête, de son coeur. Le corps crispé. Le cerveau, irrité. Le coeur, au bord des larmes. 

Aux larmes, elle préférait les bains de jouvance, le choix était vite fait. Elle en avait vécu, des déceptions et des galères. Elle avait, les yeux dans les yeux, fait face à la misère. Toute cette période pendant laquelle elle avait été sans logement, et surtout, sans soutien. Elle avait serré la main du diable qui lui avait rendu l'amabilité. Pour obtenir cet apprtement, elle avait fait de faux papiers. Et voilà que la providence lui avait souri et l'avait envoyé là, dans ce nouvel abri. 

Un appartement situé près d'un lac, où elle avait pris l'habitude de se ressourcer. 

Le rituel était toujours le même, lorsque la pression se faisait trop forte, comme une alarme retentissant dans son coeur, la prévenant de quelque malheur. Son coeur encore meurtri par ce passé de solitude et de désillusions. Ce désert effectif où elle avait combattu pour rejoindre cet oasis de paix, près du lac. Oui, on pouvait le dire : elle revenait de loin. 

Quand la pression se faisait trop forte, c'est là qu'elle redevenait sauvage, chat farouche, chat sauvage qui s'en allait vers le lac d'un pas résigné et surtout, d'un pas franc, pour aller écouter les murmures du vent dans la crinière des arbres complices. Soudain, sans plus de manières, elle enfournait sa serviette de bain, sa gourde d'eau et un bouquin dans son sac à dos, pour venir perdre son regard et son corps dans le bleu du lac refletant le ciel. 

Et c'est là qu'entre ciel et terre elle pouvait errer des heures durant, autour et dans le lac, le regard toujours navré, mais tourné vers le bleu d'un après. Et le corps, par ce bleu de la projection d'un soleil, pour quelques heures enveloppé, enivré... 

 Chers humains, 

Je sais à quel point j'ai le don de vous fasciner. Avec moi, c'est simple, vous ne savez jamais sur quel pied danser. Comme on dit, un coup c'est blanc, un coup c'est noir ! 

Un coup vous avez besoin de moi pour vous défendre, pour hisser très haut les voiles de votre égo et prendre le large, la tête et le verbe hauts, le corps dressé, loin du coeur... 

Je vous sers aussi beaucoup à vous mettre au pied du mur, lorsque le courage manque à l'appel. Une nouvelle impulsion, un vent de renouveau soufflant sur votre âme fânée.

Parfois, aussi, je vous sers d'alibi. Peur de l'engagement amoureux, n'est-ce pas, pour dissimuler un amour trop terne sous le tapis ? 

Un autre coup, c'est le courage qui vous emporte et littéralement, vous me fuyez. Vous me fuyez pour repousser les barrières de votre imaginaire d'humains, dont vous avez le secret ! Cette imagination débordant de névroses et de blessures mal soignées... Parfois oui, vous faites le saut de l'ange, de mon emprise, vous vous dégagez... 

C'est dans ces moments là, mes chers petits humains, que je me sens l'âme d'une maman voyant ses petits quitter le nid... 


Avec tout mon respect, 

La peur

I didn't have many expectations about this chocolate fondant from Liddl, this fondant coming straight from one of those large freezers the size of a giant, where cardboard boxes with retouched images are stacked, each one more attractive than the other. Prints which, I thought, were unlikely to have the slightest proximity to the reality of the dishes in question. A blandness that even I, a very poor cook, didn't question.

However, it turns out that Liddl, to reward its most loyal customers, offered them a discount which I obviously couldn't resist, even though I had sworn to drastically reduce my weekly quantity of processed sugar.

That's how it was on a Sunday afternoon, where idleness and emotional distress had surreptitiously invited themselves into my imagination, I couldn't resist the temptation to stuff the said "soft" (quotation marks being required here) chocolate into the microwave oven.

And what was my surprise to discover, less than two minutes later, that a smell had already invaded my living room, gradually reaching the bedroom inside where I was leafing through a magazine while waiting for that divine moment apart from this day filled with solitude.

Without further ado, I hastily collected the cake from the microwave oven, understanding that the flowing heart was about to turn into coal.

I then placed the industrial cake on a small beige plate, accompanied by its regular spoon. The ochre brown of the pre-cooked dough stood out deliciously against the beige color of the plate. And the cracks in it even gave it an air of a savannah where the arid lands conceal a precious treasure... And this treasure, I quickly discovered under my burning teeth. From the first bite, this dark chocolate heart, against all odds, had the effect on me of a wild lava whose harshness hit against the tongue like a wild animal with its soft, warm coat !