Tout ce qui vient altérer la circulation d'une chose et générer sa rétention nie l'unité de l'univers et renforce l'illusion de séparation propre à la densité matérielle.Toute atteinte au libre-déploiement d'une chose consiste à créer artificiellement de l'harmonie là où il n'y en a plus. Vivons en conscience de l'unité à laquelle nous appartenons et alors toute limite, toute protection, tout micro-fascisme en perdra d'un seul coup son sens.
Ce terme de "diversité" est invoqué de façon obsessionnelle, pour compenser la frustration originelle d'une polyvalence perdue de l'homme au moment de la division du travail social dont parle Durkheim. Nous fantasmons la diversité comme liberté à défaut de la vivre, à défaut d'avoir une activité professionnelle plurielle qui nous rende autonome dans notre mode de vie. Un mode de vie au strict contact de la nature qui ne soit pas parasité par l'industrialisation ou la technologie, par ce qu'il requiert de connaissances, tendra naturellement à la "diversité culturelle" que l'on ne cesse de nous venter.
Rien n'est anodin. Négligence et désinvolture sont à une relation ce qu'une mauvaise hygiène de vie est à la santé : A terme, c'est la maladie.

Le droit à l'erreur, pris de façon systématique, devient une négligence des autres questionnant sur leurs droits à eux, dans cette affaire.
Une affaire d'exigence envers soi-même, mais aussi d'hygiène relationnelle, sans aucun doute.


Le droit à l'erreur a ses limites : celles du respect d'autrui, qui est justement la base "inaliénable" de l'amour. Chaque droit va de paire avec la notion de régulation de soi, car dans le cas contraire, il infantilise, déresponsabilise. C'est ça, le principe fondamental de l'autogestion et je dirais même : de la liberté.

 L'erreur naît d'une non-responsabilisation. La tolérance s'arrête là où il n'y a pas effort de responsabilisation. Or, nous avons tous en notre âme et conscience cette boussole, cette intuition que certains appellent aussi "bon sens", qui nous indique là où il y a respect et là il n'y a plus. S'égarer, c'est faire ce dernier choix, de façon plus ou moins conscientisée. On peut le faire, mais si c'est de manière systématique, alors on stagne plutôt que d'évoluer.

Demeurer passif face à un manque de respect en invoquant la tolérance ou la sagesse n'est pas amour. Ca n'est pas de l'amour car ça n'est ni rendre service à soi-même, (en le déresponsabilisant) ni à l'autre. On contourne finalement un problème qu'on gardera pour soi, qu'on somatisera en soi et qui aboutira probablement à une maladie. C'est ce qu'on oublie trop souvent dans le milieu dit de la spiritualité : Il ne s'agit pas de nier l'égo, qui si nous en sommes dotés, a bien son utilité, ici bas. Celle de nous protéger contre l'abus des autres ou même le manque de respect envers soi-même. Nous sommes à la fois unité et individualités. Celles-ci ont chacune leur propre chemin d'évolution et il s'agit de respecter de leur différence mais pas qu'à sens unique. 

Etre dans l'amour ne veut pas dire se faire écrabouiller la gueule, et il faut accepter qu'évoluer se fasse parfois dans la douleur que des vérités qui ne sont pas toujours agréables à entendre soient dites. Des vérités qui, même lorsqu'elles seront dites sans agressivité seront toujours douloureuses, dans le sens où elles contrediront les vérités d'un autre. Se frotteront irrémédiablement à son égo à lui. La douleur est intrinsèque à l'existence et en cela, intrinsèque à l'évolution. Un accouchement.

Ainsi, se tromper est à considérer selon moi comme un effet collatéral de l'évolution. Mais son idéal régulateur, lui, doit demeurer le travail sur soi, qui implique une exigence envers soi-même. Cette exigence est constitutive du respect des autres, mais plus encore du respect de soi. Oui, viser l'excellence est un gage de valeur et j'assume cela, quitte à paraître "fasciste". (Toute notion de séparation qui ne soit pas relativiste l'est, de nos jours, de toute façon...)
A propos de...


Ce constat sociologique de lutte des classes qui s'opère dans cette élection d'entre-deux tours est légitime, mais comme je le dis toujours, on ne peut pas analyser des enjeux que par son unique prisme. La réalité, elle, est complexe et n'a que faire du fétichisme idéologique.
Ainsi, on y trouve également le clivage modernité/souveraineté. Cela se traduit d'abord par l'idée d'adaptation au mondialisme ; alors certes, cela part d'une intention politique factuelle de se placer du côté des intérêts des plus riches, mais il s'agit au delà de cela d'une nouvelle philosophie qui consiste à inclure (Et non pas à exclure comme il en est question dans le marxisme) chacun dans cette nouvelle logique capitaliste qui s'approprie chacun des pans du monde. 

Il faut se pencher sur le portrait d'Axelle Tessandier, une des porte-parole d' "En marche !", pour le comprendre. Elle qui, dans cette vidéo vente une conception de la spiritualité et de l'écologie comme colocataires sympas et pratiques dans la vie quotidienne du capitalisme. Nous avons affaire à la hipsterisation de la jeunesse française. 

Une jeunesse qui s'imagine qu'elle n'a qu'à s'adapter au capitalisme et à ses lois culturelles ou économiques pour espérer avoir un avenir, ou du moins survivre. (Ubérisation) Voilà exactement pourquoi la banlieue n'a pas voté PS ce coup-ci : Cette jeunesse n'aspire plus à panser les plaies de l'exclusion sociale ou même à la venger avec de l'antiracisme bon-teint ou de l'investissement dans les centres culturels de quartier. Elle veut du fric.
Et c'est le cas pour cette sociologie de jeunes dans son ensemble, -quelle que soit sa classe sociale- qui n'aspire plus à réguler quoi que ce soit, mais à y trouver son compte de façon ouvertement individualiste. 

A partir de là, -et c'est la deuxième idée qui est à rajouter à la lecture marxiste- la réconciliation nationale qu'Emmanuel Macron propose veut donc remplacer un héritage culturel français par cette culture capitaliste qui serait censée fédérer tout le monde. On remplace la sagesse hellénistique par le leitmotiv d'entreprenariat. C'est ce renoncement nihiliste à défendre quoi que ce soit ne s'inscrivant pas dans la défense des intérêts particuliers (Libéralisation totale, mais aussi discrimination positive prônée, ect. Une américanisation de la politique encore plus marquée.) qui évoque le vide sidéral vis-à-vis de Macron.

En définitive, la lutte des classes est un fait économique puisque les vainqueurs de la mondialisation sauvage demeureront évidemment toujours les mêmes. Mais elle tend à être dépassée par la culture capitaliste, qui veut inclure en elle toutes les classes sociales pour réduire à néant leur volonté de lutte insurrectionnelle au nom du self-made man. Les "digérer", en quelque sorte. A ce titre, il faut bien distinguer capitalisme économique et capitalisme culturel : Les politiques font passer la pilule du premier par le second (Une inclusion heureuse dans le modèle ultra-libéral) et cela, qu'on le veuille ou non, a des répercussions civilisationnelles.