Le droit à l'erreur, pris de façon systématique, devient une négligence des autres questionnant sur leurs droits à eux, dans cette affaire.
Une affaire d'exigence envers soi-même, mais aussi d'hygiène relationnelle, sans aucun doute.


Le droit à l'erreur a ses limites : celles du respect d'autrui, qui est justement la base "inaliénable" de l'amour. Chaque droit va de paire avec la notion de régulation de soi, car dans le cas contraire, il infantilise, déresponsabilise. C'est ça, le principe fondamental de l'autogestion et je dirais même : de la liberté.

 L'erreur naît d'une non-responsabilisation. La tolérance s'arrête là où il n'y a pas effort de responsabilisation. Or, nous avons tous en notre âme et conscience cette boussole, cette intuition que certains appellent aussi "bon sens", qui nous indique là où il y a respect et là il n'y a plus. S'égarer, c'est faire ce dernier choix, de façon plus ou moins conscientisée. On peut le faire, mais si c'est de manière systématique, alors on stagne plutôt que d'évoluer.

Demeurer passif face à un manque de respect en invoquant la tolérance ou la sagesse n'est pas amour. Ca n'est pas de l'amour car ça n'est ni rendre service à soi-même, (en le déresponsabilisant) ni à l'autre. On contourne finalement un problème qu'on gardera pour soi, qu'on somatisera en soi et qui aboutira probablement à une maladie. C'est ce qu'on oublie trop souvent dans le milieu dit de la spiritualité : Il ne s'agit pas de nier l'égo, qui si nous en sommes dotés, a bien son utilité, ici bas. Celle de nous protéger contre l'abus des autres ou même le manque de respect envers soi-même. Nous sommes à la fois unité et individualités. Celles-ci ont chacune leur propre chemin d'évolution et il s'agit de respecter de leur différence mais pas qu'à sens unique. 

Etre dans l'amour ne veut pas dire se faire écrabouiller la gueule, et il faut accepter qu'évoluer se fasse parfois dans la douleur que des vérités qui ne sont pas toujours agréables à entendre soient dites. Des vérités qui, même lorsqu'elles seront dites sans agressivité seront toujours douloureuses, dans le sens où elles contrediront les vérités d'un autre. Se frotteront irrémédiablement à son égo à lui. La douleur est intrinsèque à l'existence et en cela, intrinsèque à l'évolution. Un accouchement.

Ainsi, se tromper est à considérer selon moi comme un effet collatéral de l'évolution. Mais son idéal régulateur, lui, doit demeurer le travail sur soi, qui implique une exigence envers soi-même. Cette exigence est constitutive du respect des autres, mais plus encore du respect de soi. Oui, viser l'excellence est un gage de valeur et j'assume cela, quitte à paraître "fasciste". (Toute notion de séparation qui ne soit pas relativiste l'est, de nos jours, de toute façon...)