C'est notre condition terrestre que d'être dans le jugement. A partir du moment où il y a émotions, il y a appréciation, sentiment de plaisir ou de peine (Kant) et ainsi jugement. Or le prisme des émotions est propre à cette dimension, c'est lui qui ramène sans cesse à l'égo, à l'individualité pour appréhender une chose. Les émotions se rapportent systématiquement au soi pour le protéger, quand l'amour, lui, se ramène à l'harmonie de l'univers tout entier pour nous la donner à voir à travers la beauté qui se matérialise, de temps à autre sur Terre... Et qui se matérialisera de plus en plus comme reflet de sa propre harmonie dans le monde.

Non seulement s'empêcher de juger ou nier qu'il y a jugement sous prétexte qu'il soit négatif implique un jugement de son jugement (Incohérence), mais ne fera que remettre à plus tard ce travail d'harmonisation et le décupler : Tout ce qui aura été refoulé au nom de "l'amour universel" reviendra comme un boomerang sous la forme d'une explosion de haine trop longtemps contenue. Alors, avant de singer la sagesse en enfilant l'habit trop grand d'un amour présumé, commençons par y tendre. La première étape de cela est sans doute l'acceptation de ce qu'il y a de négatif en nous ; l'humilité de reconnaître sa faiblesse, et en cela, être capable de la dépasser.
Celui ou celle qui prétend incarner l'essence de l'homme ou de la femme est une caricature. Un être ayant fait le choix de venir s'incarner en homme l'est à un haut degré. Il ne s'agit pas de remettre en cause son masculin sacré ou de l'euphémiser au profit d'une théorie relativiste du genre, par exemple. Il s'agit de laisser la liberté à un être de déployer féminin et masculin sacrés dans les proportions qui lui permettront de trouver son propre équilibre, quand bien même ces proportions seraient en décalage avec son enveloppe corporelle. (Un homme "efféminé", une femme "camionneuse", ect.)

Sans renier ce qu'il est, puisqu'on ne ferait que déplacer le problème, un homme ou une femme lorsqu'il ou elle évolue spirituellement et se rapproche de la source d'énergie démiurgique aura de toute façon une tendance naturelle à l'androgynie de l'unité. Puisque le substrat du personnage terrestre est l'âme et qu'en tant que tel, féminin et masculin sacrés ne sont pas valables universellement. C'est d'ailleurs à ce titre qu'Heidegger distinguait "être" et "étant". Ainsi, l'évolution, qui consiste en fait à renouer avec son âme, implique que quelle que soit la sexualisation terrestre, nous retournions à la dimension universelle qui la transcende.

Harmoniser féminin et masculin sacrés se fait donc dans un affranchissement naturel et progressif des particularités sexuées en tant qu'elles empêchent, par leur dimension limitante, de devenir meilleur. Pas un affranchissement pour se renier, mais pour évoluer. On est ici à mille lieues d'un transhumanisme contre-nature et matérialiste, qui veut remplacer par le technocapitalisme la condition féminine et masculine sur Terre, ce point de départ nécessaire à l'évolution : " Pour savoir où l'on va, sachons d'où l'on vient. "
Au fond, les hommes sont tous des enfants.
L'homme engendre mais dans un esprit de conquête, par le truchement de ses idées. Et dans cet effort d'entreprise, il aspire à être soutenu. La femme porte "naturellement" en elle l'essence du démiurge par sa condition terrestre et par une sensibilité plus intuitive, moins intellectualisée donc en relation directe avec Dieu.


J'ai regardé un meeting de Macron l'autre jour, notre Matteo Renzi à nous. Sur la vidéo, où il y avait foultitude de monde dans les gradins pour acclamer l'intéressé, j'ai vu des gens comme vous et moi, des gens des classes populaires ou moyennes inférieures, en définitive. Eh oui, outre le fait que mathématiquement, il serait impossible qu'il soit si haut dans les intentions de vote si ça n'était pas le cas, le vote macron est bien un vote de salariés. Intriguée par le fait que des personnes qui ne gagnent pas plus de 2000 euros par mois puissent voter pour le fossoyeur de leurs acquis sociaux (Division par deux de l'ISF, suppression de l'encadrement des loyers, chèques en blanc au grand patronat au nom d'un investissement dans l'économie qui n'arrive jamais, ect, au passage), j'ai essayé de comprendre. 

D'abord en allant les rencontrer à l'anniversaire d' "En marche !", qui s'est tenu dans une brasserie branchée du centre-ville de Toulouse. Mis à part les jeunes pop accros aux sondages ayant abandonné l'UMP (Je conserve volontairement ce nom là, car sur le fond ce parti n'a pas changé) comme les rats quittent le navire lorsqu'il va faire naufrage et les vieux recyclés du PS, des personnes qui ne jurent que par la compétitivité retrouvée, avec sa réindustrialisation chimérique. Et qui sont prêtes à tout, même lorsqu'elles ont une solide conscience écologique par exemple pour optimiser ladite compétitivité. C'est là tout le dilemme que pose la concurrence libre et non-faussée : A moins d'être un laboratoire d'idées novatrices à lui tout seul, un pays ne peut s'imposer sur le marché international et financiarisé de l'emploi sans sacrifier normes sociales et environnementales.
Et puis en écoutant longuement une connaissance de mon entourage, j'ai dû me rendre à l'évidence du profil sociologique exact auquel j'avais affaire. Ce type est la cristallisation vivante du vote Macron. Il s'agit d'un passionné de poker qui ne rate pas une occasion d'aller à Las Vegas. Qui attend la prochaine montée d'adrénaline d'une partie comme le junkie attend sa piqûre d'héroïne pour se chatouiller l'égo : Flambera, flambera pas ? Qui jubile à l'idée de pouvoir exhiber l'ampleur de sa culture générale en public histoire de la rentabiliser. Qui est somme toute fasciné par le fait de gagner, d'avoir l'ascendant sur les autres, que ce soit par la coercition exercée par l'argent ou dans la joute verbale, et tout ceci au nom de l'amour de la liberté. L'obscénité maquillée en vertu, quoi. 


Le libéralisme sauvage au nom des valeurs de la république. D'ailleurs, pour mémoire, que nous dit le slogan d'Emmanuel Macron, le futur PDG de l'entreprise France ? Que c'est "notre projet". Un slogan est par définition creux, nous sommes bien d'accords, mais ici il est littéralement vide de sens, c'est une tautologie. Nous n'avons pas même le début d'un argument, car, outre sa mégalomanie assumée, il ne donne aucune indication symbolique sur les intentions de ce personnage, car "il en veut, ce jeune là", et c'est sur cette quête de victoire que repose en fait toute sa légitimité. Alors, c'est peut-être ça, le vote Macron : Des gens qui ont les yeux tournés vers une soit-disant réussite sociale qu'ils n'ont pas eu comme unique projet de société, et qui sont fascinés par l'image que leur renvoie ce jeune loup de la politique qui à 40 ans a déjà gagné la partie, lui. A défaut d'adhérer à la sobriété heureuse d'un mode de vie, on vit la luxure par procuration. Macron, ou l'art de faire miroiter ce qui n'existe que dans les fantasmes des bourgeois frustrés, comme disait Céline.
Ecrire, quand vient l'inspiration, n'est certainement pas de tout repos. C'est une nécessité violente qui s'impose dans l'urgence de faire éclore ce qui a déjà fait son chemin en vous pour qu'il fasse le sien chez les autres. Ca n'est pas une évangélisation, c'est un accouchement. Un besoin de transmettre qui relève davantage de l'intuition que de la réflexivité, l'intellectualisation.
Ce rapport intéressé, utilitaire au travail, à la vie, à la nature, à l'art, à chaque pan de l'existence ; ce rapport mercantile qui les évide de leur finalité en soi et ainsi de leur sens au fur et à mesure qu'il se les approprie provient également de cette dichotomie originelle instituée par la religion monothéiste entre l'homme et sa raison d'être. 

La religion, en considérant Dieu comme une entité transcendante, a institué une barrière anthropocentrique entre l'homme et l
e reste de l'univers. Elle a relégué la conscience de cette interconnexion quantique entre toute chose dans les confins de l'oubli du paganisme et des sociétés traditionnelles ou primitives, comme le disent certains avec un mépris proprement occidental.
La dimension immanente de Dieu avec le fait que chaque fragment de l'univers le compose, a été amputée. Le sens et le sort de ce dernier seraient ainsi à remettre entre les mains de cette entité, (La main invisible du marché) se rappelant à nous de temps à autre pour nous châtier ou nous gratifier d'un miracle. Le monde matériel, quant à lui, en tant que création extérieure par le divin, serait vain, (Plotin) et c'est précisément en cela qu'il ne mérite pas plus que d'en être réduit au statut de marchandise, à défaut de receler le salut.


En plus du manichéisme, du cynisme assumé et de la déresponsabilisation de soi que cela implique, la valeur du monde est niée au profit d'un espoir qui serait toujours à aller chercher dans un après, dans un ailleurs que Nietzsche décrit avec raison comme morbide. Non pas parce que cette recherche de salut implique la mort physique, mais parce que si l'ici et maintenant sont vains, alors toute l'immensité, la beauté et la cohérence de l'univers sont eux aussi précipités dans l'abîme du non-sens par voie de conséquence...


Les artistes ne savent peut-être pas ce que c'est de "travailler", se situant pour beaucoup en dehors de la sphère instituée du salariat, comme aiment à le rappeler avec dédain les néoconservateurs.
Mais ne croyez pas qu'ils sont exempts de la douleur et de l'aliénation du monde pour autant. Qu'ils les fuient pour des paradis artificiels de l'imagination, nous les laissant dans un élan égoïste. Mieux, ils les absorbent, les captent dans l'environnement pour nous les refléter le plus fidèlement qui soit par leurs productions qui, même si elles seront peut-être commercialisées plus tard, proviennent de cette source pure de l'intuition qu'aucun appellent "le coeur".
Si l'on devait en être réduit à parler d'eux en terme d'utilité vis-à-vis de la société, en terme politique finalement, on pourrait dire qu'elle ne doit pas être sous-estimée dans le sens où ils lui apportent une nourriture particulièrement 
riche, car autre que rationnelle. Ce qui dans une société occidentale peut largement être considéré comme précieux. 

Il faut prendre conscience précisément de quel point de vue on se place : Avec le prisme patriotique, on ne fait que déplacer le problème du capitalisme en le nationalisant ; ça lui fait une belle jambe à un employé usé jusqu'à la corde de faire dans le "made in France" ! Un esclave reste un esclave, et quel que soit l'endroit géographique où il se trouve, sa condition humaine est la même : elle est nulle. Lorsque l'on est exploité, on n'a pas de temps pour penser à soi-même, et encore moins par soi-même.
Avec le prisme social, on institutionnalise une économie alternative non pas fondée sur la croissance érigée depuis la révolution industrielle en dogme, mais une économie sociale, solidaire et circulaire. En plus de relocaliser l'emploi et ainsi de favoriser les circuits-courts et la rétention de richesses au niveau local, on acte une adhésion et une transparence sur les normes sociales et environnementales. Autant dire que c'est une nuance paradigmatique de poids !
A propos de... 


En tant qu'adepte d'une spiritualité de l'immanence, je ne peux qu'adhérer à cette critique du développement durable de F. Cousin ! Mais j'insiste sur ce terme de développement durable... Il faut s'affranchir de l'anthropocentrisme, quelle qu'en soit sa forme, même la plus moraliste. Et pour cause, la nature, ou plutôt l'univers, n'a pas à être envisagé avec le prisme moral (Elysée Reclus, précurseur de l'écosocialisme et des cités-jardins) ou utilitaire (Dénoncée ici) de l'homme, elle a à être accueillie comme telle par nous, qui la composons. (Intrication quantique) Par ailleurs, F. Cousin se trompe et jette une fois de plus le bébé avec l'eau du bain dans un élan extrémiste avec son paradigme monomaniaque de "fétichisme de la marchandise" car l'écologie peut être officiellement envisagée selon trois approches selon Jacques Theys : Elle peut être biocentrique, avec une assimilation de la nature à tout ce qui est en dehors du champ humain. (Wilderness avec Henry David Thoreau) Elle peut être relationnelle comme le dénonce F. Cousin. Ceci renvoie au cadre de vie, à la notion de nature artificialisée ou non. Et elle peut-être enfin purement technocentrique et utilitaire, conception qui émerge avec l'idée selon laquelle la nature est un ensemble d'aléas auxquels il faut faire face. Une approche modélisatrice et prospective.
Là où l'on voit aussi que F. Cousin sombre dans le dogmatisme, c'est lorsqu'il essaye à tout prix de faire rentrer la réalité scientifique dans son prisme de lecture marxiste : Il va jusqu'à nier l'origine humaine du dérèglement climatique en invoquant la thèse des cycles climatiques au prétexte que la mettre en lumière s'inscrirait dans l'intérêt du grand capital. Quand bien même d'ailleurs, et alors ? Les faits sont les faits. Comme si la cause du changement climatique que nous connaissons pouvait être réduite au seul paramètre que comporte la thèse des cycles climatiques... A trop verser dans l'idéologie, F. Cousin frôle le niveau politique de Donald Trump. 

Je remarque que ce sont souvent ceux qui sont les plus prompts à revendiquer un principe ou une valeur qui se l'appliquent le moins. Comme si affirmer une chose de façon incantatoire permettait de se libérer du problème qu'elle soulève, de l'exorciser. Vaine superstition que cela.
Les paroles d'un morceau de musique n'ont pas vocation à être riches de sens. Elles n'ont pas à être intellectualisées en lieu et place de la stimulation et du façonnement des sens que représente l'art. Mais si elles viennent sublimer, compléter la beauté de ce qu'évoque une mélodie, alors tant mieux. A ce titre, Jean Ferrat, Damien Saez ou tout autre parolier sont peut-être à considérer davantage comme des sociologues ou des poètes que comme des artistes du monde musical.
Même si cette résistance à l'idéologie ultralibérale de circulation effrénée de tout et de n'importe quoi me touche, je parlerais davantage de lenteur plutôt que d'immobilité.
Car la fuite en avant, c'est une mise en mouvement sans réflexivité, qui n'a pas pris le temps de se conscientiser elle-même. L'univers est mouvement, et nous aussi en tant qu'on le compose. (Et c'est là ou justement matérialisme dialectique et spiritualité issue de la physique quantique se retrouvent) Mais un mouvement vers l'évolution, pas l'optimisation utilitariste.


A propos de... 

On a toujours trop vite tendance à jeter le bébé avec l'eau du bain en s'exonérant d'une analyse véritablement approfondie des causes d'un phénomène.
Si je voulais donner une définition de l'extrémisme, je dirais qu'il consiste en une politique de la terre brûlée : réduire à néant tout ce qui peut poser problème à un moment ou à un autre. Quel qu'en soit l'intérêt, d'ailleurs qu'il soit personnel ou commun. (L'enfer est pavé de bonnes intentions, comme dirait l'autre) Que cela se traduise par le fait d'imposer ses convictions aux autres (Dictature du prolétariat, charria, colonialisme culturel ou économique, ect.) de sorte à faire taire les siennes ou ici à condamner ou abolir une chose parce que son usage est dévoyé. 
L'argent, en tant que valeur d'échange universelle et dématérialisable, peut évidemment être utilisé de n'importe quelle façon qui soit donc à mauvais escient, chose que ne permet pas le troc, par exemple, pour une raison de stockage. Cependant, cette possibilité de dévoiement qu'il offre ne fait pas de lui un outil d'accumulation de richesses par essence. Comme avec le libéralisme, tout dépend des règles du jeu qu'on introduit dans ce mécanisme pour le réguler (Protectionnisme à l'échelle internationale, Free business act, Systèmes d'échange locaux pour favoriser les circuits-courts) et du niveau de conscience des personnes qui l'utilisent. (Anarchisme) Ainsi, cette liberté sans limites qu'offre ce mécanisme de l'argent pourrait très bien devenir une force pour peu que l'on sache comment se l'approprier en anticipant ses effets pervers politiques.
A propos de... 
Tout d'abord, il ne s'agit pas ici d'une apologie de la liberté dans la solitude ou même de la liberté tout court. Plutôt d'un simple constat qui n'appelle à mon avis pas de réforme de soi : Il n'existe de liberté que dans l'absence de dépendance. Cette réflexion donne à penser sur la liberté (Elle prend le contre-pied de la théorie de Sartre) tout en ayant de sérieuses limites : Même en admettant qu'un isolement complet des autres soit techniquement ou moralement possible, (L'homme est un animal sociable, selon Rousseau) on demeure tributaire de la nature pour se nourrir ou même respirer. Le besoin est inhérent à la condition humaine. Ainsi je pense qu'il serait plus judicieux de réfléchir là dessus en termes d'attachement et de courage : La liberté réside dans le fait de ne rien attendre des autres, d'agir pour soi ou pour le monde en lâchant prise sur ce qu'il adviendra. On assume le fait de vivre et d'évoluer en partie grâce aux autres sans pour autant tomber dans un systématisme de l'assistance ou du narcissisme. Car au fond, qu'est-ce que démontre cette rhétorique fière du "je me suis fait tout seul" sur laquelle reposerait une totale autonomie vis-à-vis de l'humanité si ce n'est le besoin de contempler sa liberté... Dans les yeux des autres ?

 

Je ne pense pas que la violence psychologique soit plus traumatisante que la violence physique. Au contraire, cette dernière, dans la mesure où elle porte atteinte à l'intégralité de la valeur d'un être dans l'intention de l'amoindrir ou même de la nier, (Mise à mort) constitue une plus grande régression. Une régression qui, parce qu'elle suscite la honte pour qui ne s'enferme pas dans un dogme ou possède un minimum de conscience du monde, est d'autant plus violente. Là où l'on a échoué à faire entendre la colère ou à faire valoir son point de vue par la parole, ne serait-ce que par l'insulte, les coups prennent le relais, reléguant une personne au statut de monstre ; et non pas d'animal, puisque l'animal n'use jamais de ses griffes ou de ses dents que pour se nourrir ou pour répondre à son instinct de survie face à la peur. La dimension utilitaire et instinctive de la prédation ne doit pas être confondue avec celle éminemment psychologique de la mégalomanie suprême, qui consiste à asseoir sa supériorité sur autrui de la façon la plus directe qui soit.


Les réseaux sociaux donnent une image caricaturale de nous, ils s'inscrivent dans une urgence de mettre les gens dans des cases tant le culte de la communication et de l'échange prime sur la substance. Ce que d'aucuns appellent la "libre-circulation", en l'occurrence de l'information.
On trompe sa solitude en guettant les notifications et les messages. On vit à travers le regard des autres pensant ainsi combler la vacuité en soi. Les autres ne sont pas là pour combler ce vide, mais pour nous aider à apprendre à dompter le vertige qu'il procure. "Aider" car personne ne peut nous aimer à notre place.
Chaque choix que nous faisons doit se faire avec le coeur : C'est ce réceptacle de la lumière (L'amour inconditionnel) qui doit nous guider. Néanmoins nous avons besoin du mental -supérieur, pas celui de l'égo qui s'attarde toujours sur des futilités ou nous rend vulnérables face aux peurs générées par le mental inférieur- pour interpréter cette lumière et qu'elle nous apparaisse sous la forme de quelque chose de dicible, de commensurable. 

Être dans le discernement veut dire entre autres ne pas se laisser aveugler. Mais contrairement à ce qu'on a coutume de dire, pas par les pouvoirs de l'amour, qui sont les plus hauts et les plus grands de tous. Un amour n'est jamais aveugle, il est, c'est tout ; au même titre que la lumière ne se manifestera que par contraste avec l'ombre. Cet aveuglement provient en fait de l'attachement, (Passion) motivé par ce qu'il y a sans doute de plus négatif : La peur. La peur de perdre... Ce qui ne nous appartient même pas ! Car rien ni personne ne nous appartient jamais et qu'il faut ainsi accepter l'idée que tout puisse voler en éclats du jour au lendemain.
Les connaissances constituent une accumulation de certitudes rassurantes et de laisser-passer permettant de gravir l'échelle sociale bien vite oubliés d'une incarnation à une autre. (Immanence) Le savoir persiste, même inconsciemment, il est ce qui se révèle sous la lumière du véritable amour. (Transcendance) En tant que fragment de l'univers et étincelle divine, nous avons le choix de la laisser nous transpercer ou pas pour qu'elle puisse irradier le monde.
 
C’est là toute la différence entre l’attachement et l’amour. Aimer, ça n’est pas avoir besoin de quelqu’un, s’y raccrocher comme à une bouée de sauvetage de peur de l'abandon, c’est un choix profond que l’on fait en conscience, en paix avec soi-même de partager un bout de chemin.
Si les religions tournent souvent au fondamentalisme, ça n'est pas que pour des questions d'instrumentalisation politique. C'est aussi parce qu'elles ont comme fondement l'intention de vouloir s'approprier la vérité -ce qui est déjà prométhéen et malsain en soi dans la mesure où celle-ci ne saurait être possédée mais seulement approchée- sur ce qui relève de l'enjeu le plus brûlant qui soit lorsqu'on commet l'erreur de l'appréhender uniquement sous un angle émotionnel : Le sens de la vie.
Les religions peuvent aussi mener à la spiritualité, à savoir ce que Kant appelait la vérité en elle-même (noumène), dépouillée des représentations rassurantes sur ce que soi ou le monde adviendrait. Mais uniquement lorsqu'elles s'inscrivent dans des pratiques de contemplation de cette vérité, et non d'adoration du doigt qui la désigne. Plus l'on ressasse cette question de la précipitation de l'univers dans le chaos de la finitude, plus la peur grandit et nous enferme dans un émotionnel à vif, à bout de souffle. 


Tout comme les religions peuvent être des projections de nos peurs, nous avons importé d'autres dimensions des symboles, des créatures, des histoires, des concepts et des fonctionnements politiques dont la précision de la représentation (bien que par bribes), la constance et la similarité par delà les cultures et les races seraient à mettre sur le compte de l'imaginaire ou de la raison athée qui elle-seule serait en mesure de rendre compte de l'universalité car provenant de la toute-puissance de l'homme.
Les hippies américains qui se sont opposés à la guerre du Vietnam avaient tout de même plus de gueule que les petits bourgeois soixanthuitards de France. Ils n’ont fait que reprendre un mouvement à leur compte pour en faire une pâle copie de l’idéologie individualiste américaine ; Celle de Thoreau, dont la tradition s’inscrit dans un amour de la liberté comme denrée de la nature, en opposition à celle de l’Europe depuis Descartes et les lumières, visant à l’inverse à en faire l’instrument de l’acquisition d’un nombre de droits toujours plus grand. En l’occurrence, le droit à l’abrutissement de masse. Voilà comment les petits cons de la fournée 68 ont défendu les libertés individuelles pour réclamer à papa De Gaulle la « démocratisation de la culture », qui allait devenir peu de temps après la culture poubelle, gloubiboulga pseudo-cosmopolite d’idéologies américaines délirantes importées par d’obscurs think tanks et d’exotisme standardisé par l’industrie montante de l’art et de l’audiovisuel. Autre chose que de défendre l’autodétermination des peuples, c’est certain !
Je ne peux pas m'empêcher de penser que les gens trop sérieux ne sont pas sérieux. Les gens sérieux savent qu'il ne faut pas l'être de trop.
Si les hommes sont dans l'ensemble meilleurs en sciences systématiques et spéculatives que les femmes (sciences dites "pures"), c'est parce qu'ils ont une vision kaléidoscopique des choses, une vue d'avion, on pourrait dire, due à une prépondérance à la rationalité. Alors que les femmes sont davantage attentives aux détails, puisque ces derniers relèvent d'une expérience plus empirique, plus sensible. D'où le pragmatisme des femmes et la naïveté des hommes dans les rapports humains.

 Pour autant, je refuse que cette réflexion soit amalgamée avec celle de Soral, qui comporte selon moi du jugement : Ce qui est d'une nature plus sensible serait nécessairement futile et cette futilité est même érigée en force ; Une sorte de beauté voluptueuse de l'inutile. Or, non seulement je m'efforce de préserver une certaine neutralité d'analyse, mais considère que cette prépondérance à la sensibilité est loin d'être d'importance moindre comparé au "fonctionnement" des hommes. En spiritualité, c'est-à-dire pour capter des informations venues d'autres plans de conscience, elle est par exemple fondamentale. Et bientôt, la physique quantique des "hommes" rendra compte du mécanisme de cette discipline qu'on a longtemps appelé "magie" alors même qu'elle était toute naturelle pour un certain nombre de femmes depuis la nuit des temps. (Et pas que depuis le moyen-âge et ses chasses aux sorcières !) Ceci n'est qu'un exemple, censé illustrer au mieux l'infinité des usages que l'on peut avoir de cette outil particulièrement féminin.

C'est l'éternelle insatisfaction d'une périphérie politique qui s'imagine qu'un parti politique à lui tout seul va pouvoir démocratiser, faire accepter en une ou deux campagnes présidentielles des idées comme la remigration, l'écologie radicale ou le revenu universel. Eh oui, comme toute idée visionnaire, elles vont devoir faire leur chemin dans la tête des gens avant de s'imposer comme des idées crédibles. Et ça n'est certainement pas en les brusquant qu'on accélèrera les choses. Surtout avec les médias mainstream achetés qui n'ont pas leur pareil pour amplifier voir déformer une réalité qui risquerait de mettre en danger leur petit milieu protégé des quatre vents du mondialisme financiarisé.
Je valide Francis Cousin : Le prisme marxiste de la lutte des classes dans un but de promotion de l'être plutôt que de l'avoir est en effet adaptée à la lecture de n'importe quel phénomène d'envergure globale. Les proies et les prédateurs, l'écosystème et l'industrie du BTP, la nature et le transhumanisme, ect. OK. On observe le phénomène d'accaparement dans n'importe quelle interaction, j'ai envie de dire. C'est un fait. 
Mais je pense que déjà à l'époque, (2014) j'avais envie d'aller au delà. Sans renier les enjeux sociaux et les questions éthiques ou bioéthiques que cela soulève, ect. Je voulais déjà non pas casser, mais nuancer cette lecture aux relents manichéens, dans le sens où une lecture unique à partir du seul prisme des opprimés me suffit de moins en moins. Sans pour autant être en quête d'une pâle médiation d'inspiration sociale-libérale dénuée de courage. Ça, non !
D'un point de vue philosophique ou spirituel, cette lecture me semble faible, tronquée, dans la mesure où ces "disciplines" invitent à adopter un point de vue sage, surplombant. Du point de vue de la politique, cette lecture va à l'encontre de son essence même, à savoir la défense de l'intérêt général, et non des intérêts particuliers, quand bien même ils seraient ceux des opprimés. Par exemple, la discrimination positive initiée par la doctrine de neutralité politique de Rawls ou Habermas a sa légitimité, mais aussi ses limites... 
 Donc, à partir de là, la question n'est pas de se positionner vis-à-vis de la radicalité en s'enfermant dans une logique de "système/anti-système, l'améliorera/l'améliorera pas", mais précisément vis-à-vis de l'intérêt général, qui lui, selon moi, est hors catégorie.  
Historiquement, c'est comme si la morale communiste avait remplacé la morale chrétienne, en reprenant d'ailleurs les codes austères du protestantisme. Et cela qui plus est en France au nom de l'anticléricalisme ! Sur le fond, ce prisme de lecture omet que pour pas mal de personnes conditionnées par la culture occidentale, le capital matériel est également la condition de possibilité d'un capital culturel. (On n'est pas dans "Captain Fantastic") Ce qui vient donc contredire la totale aliénation de l'avoir. Et j'ajouterais aussi aujourd'hui, avec une touche spirituelle et ainsi plus libérale: Qu'après tout, si quelqu'un veut posséder des milliards, il est libre de l'expérimenter. Que l'incarnation, c'est fait pour. Et que l'essentiel, c'est qu'il n'attente pas à la liberté d'autrui en l'empêchant de vivre décemment par la toute-puissance institutionnalisée de ses pratiques.  
D'une façon générale, on retiendra que la réduction de l'intérêt général à la richesse matérielle, que cela se traduise par la réappropriation des moyens de production ou l'augmentation du salaire démontre combien ce prisme de lecture est lui-même contaminé par le capitalisme qu'il dénonce ! Et pour cause, ce prisme marxiste est consubstantiel au capitalisme, car lui aussi est occidental, fondé sur la philosophie matérialiste, insuffisante selon moi à rendre compte de l'univers. (C'est là où spiritualité et physique quantique font leur entrée en scène.)



Il n'y a rien à faire, les gens qui ne tiennent pas parole m'insupportent. Ils en deviennent, par leurs approximations éthiques, aussi insignifiants que le sucre se diluant dans le café.
L'autre jour, je tombe sur l'annonce d'une femme qui proposait un débat sur l'écologie chez elle autour d'un apéritif dinatoire... Payant ! D'abord, quel paradoxe que de coupler les dimensions payante et citoyenne d'une démarche. Ensuite, quel effroi de constater que l'échange marchand avait remplacé le don au sein de la sphère interpersonnelle. (pseudo-convivialité du concept) Nous avons ici affaire à une contamination progressive des rapports humains dans l'exercice de la citoyenneté ou de l'amour par l'économie de marché. Celle-ci, n'étant plus encadrée par la religion et se désencastrant du social (Polanyi) vient rationnaliser ce qui était autrefois placé sous le signe de la gratuité (devoir moral de l'engagement citoyen) et de la spontanéité. (amour désintéressé) La beauté du don informel qui restait en dehors du rendu systématique et symétrique se voit désarmais réglementée par les intérêts du calcul égoïste. Mais qu'est-ce qu'un contredon qui n'est pas désiré en dehors de la sphère commerciale si ce n'est de l'extorsion ? Ce qui était autrefois plaisir et hygiène sociale (on ne vient pas chez untel les mains vides, ect...) devient obligation.
La concision est à la confiance en soi ce que l'humour est à l'instant ou le tact à l'hygiène sociale. De la grâce spirituelle.
On a souvent tendance à confondre le discernement de la sagesse et sa mise en pratique. Or, ça n'est pas parce que l'on connaît la direction pour se rendre à un endroit qu'on aura pour autant envie de la prendre.
Et même lorsqu'on s'en rapproche, entretenir cette proximité de façon théorique, conventionnelle, est l'assurance de s'en éloigner aussitôt. Cette perte de sens est probablement ce qui fonde la différence entre connaissance et savoir.

Ne rien attendre des autres est du cynisme, ne pas attendre les autres, du courage.
 " Pour être créatif, passez du temps isolé du reste du monde "
 
Cette logique est sûrement le secret de l'excellence de cultures ancestrales n'ayant rien à envier au gloubiboulga uniforme de la culture occidentale actuelle. (ou plutôt américaine) Il convient donc de l'appliquer d'un point de vue macroscopique : Préserver des isolats de culture commune, c'est préserver la diversité humaine à l'échelle du monde en permettant à un peuple d'aller puiser dans ses propres particularités pour s'approprier le monde et enrichir la diplomatie en affirmant la singularité d'une réponse à un problème politique : Qui a dit que démocratie et république devait être la réponse à tout ?
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On parle de "tomber" amoureux à tort. Aimer, à l'inverse "d'éprouver des sentiments", qui est une expression vague et empreinte d'une passivité un peu niaise, ne se produit jamais par inadvertance, c'est un acte. Aimer, c'est sceller lesdits "sentiments" de sorte à vouloir les perpétuer dans l'avenir. Dire "je t'aime" n'est, en dépit des apparences, déjà plus une parole : C'est, en se complaisant dans ses sentiments, se donner les moyens de les faire perdurer. Être "fou amoureux", c'est donc peut-être se complaire dans un amour n'ayant pas ou plus lieu d'être.
Une fois passé le temps de la révélation, sidération de l'esprit durant laquelle on ne perçoit et sacralise que ce qui lui faisait défaut, vient le temps de la digestion. L'information est intégrée dans le schéma mental de sorte à être banalisée, ce qui confère plus de sérénité et ainsi de souplesse à la vie de l'esprit. Celui-ci devrait pouvoir éviter l'écueil d'une lecture binaire et dogmatique, pour peu qu'on ne se complaise pas dans ses obsessions...
La mode est plus que du business de chiffons ou de l'ego qui se ment à lui-même. C'est imprimer un état d'être du sceau de la beauté dans la grossièreté du quotidien. S'en prémunir en étant sa propre oeuvre.
Je parle volontairement d'état "d'être" et non d'esprit, désignant ceux qui ne suivent pas des tendances nouvelles comme des moutons et arrivent à en extraire ce qui fait écho en eux en toute liberté. (Heidegger)
"Nuit debout", qui partait de l'intention louable d'une réappropriation du débat public, est déjà en train de perdre de vue cet objectif. En reprenant un à un les codes sociologiques et les réflexes de la gauche radicale, ce mouvement renvoie désormais à une caricature de lui-même, enfermant d'emblée cette initiative à visée pourtant citoyenne dans l'entre-soi de personnes qui contrairement à ce que véhiculent les médias bras armé du Capital et les prisonniers des logiques de clan, aspirent pour pas mal d'entre elles à autre chose que de la masturbation intellectuelle: Quand le piège d'une communication mal maîtrisée se referme sur des gens qui ont des choses à dire.
Le comble de l'ironie lorsque l'on conteste un ordre établi, c'est de n'interroger à aucun moment la façon dont on le fait, de sorte à remplacer un dogmatisme par un autre.
La pensée, à l'instar de l'âme, a vocation à être en évolution perpétuelle en questionnant inlassablement l'évidence, et pas qu'en philosophie. Une pensée qui se nourrit elle-même en n'allant jamais chercher à l'extérieur et même chez ses propres adversaires, des éléments susceptibles par effet de contraste de bousculer, et pourquoi pas bouleverser ses propres présupposés, est condamnée à la décrépitude et au sectarisme.
Si le libre-arbitre peut ralentir la cadence, a t-il pour autant une latitude assez grande pour déjouer les plans de vie que nous nous sommes fixé avant l'incarnation ? Jusqu'où peut-il s'exercer exactement ?
La question n'est pas de savoir si liberté ou destin existent, mais comment tout deux cohabitent. C'en est fini du temps de la thèse, de l'antithèse et de la synthèse qui se veut passer outre le binaire. Nous pouvons maintenant cesser de nous draper dans les vieux habits de la lourde et égotique prise de position pour rejoindre directement cette troisième phase qui ne cherche plus à convaincre, mais à embrasser ce qui est. Et pour cause, nous sommes dans l'ère de la nuance, de la subtilité et des plans de conscience qui vont avec. Une ère redevenue spirituelle.

Prendre le corps pour ce qu'il est: un véhicule. Du soin, de l'esthétique, de la sécurité, mais bon dieu, surtout des sensations ! Que l'expérience terrestre en vaille le détour, c'est comme cela que l'enseignement restera gravé.
Qu'est-ce que ce conseil du "pas de jugement" dont on nous rebat souvent les oreilles dans le milieu de la spiritualité ? Une démarche fondamentalement naïve voire même niaise ? Une petite idée sur la question...
Il s'agit selon moi de ne plus jauger l'autre sur les critères de l'âge, du sexe, de la richesse matérielle, de la race ou que sais-je encore. Faire sauter les croyances, les conventions sociales et les conditionnements physiques pour en venir à l'essentiel, à savoir un rapport d'âme à âme.
Au moment où l'occidental re-découvre l'intelligence de l'univers par un processus de réenchantement du monde, il le robotise.
Etre marginalisé peut avoir au moins un avantage : la propension à interroger les normes par effet domino. Il n'est pas forcément question d'une meilleure clarté d'esprit, mais au moins de portes qui s'ouvrent...
Pour le spirituel, l'adoption d'une vision surplombante sur son environnement est le résultat d'une expansion de conscience bien au delà des sensations du corps physique, qui fait relativiser considérablement l'importance que nous avons en tant qu'incarnations humaines. Pour le cynique, c'est au contraire un redoublement égotique. Posture prétendant ne pas avoir besoin de connaître le monde pour le comprendre, tant il serait dénué de sens. Une compréhension néanmoins toute matérialiste et ainsi incomplète de ce monde... Revendiquer que le monde est vain, c'est avoir l'intuition que quelque chose cloche, qu'il "manque un truc", sans pour autant vouloir que l'ordre des choses pointe un jour le bout de son nez par peur de ce que cela impliquerait: Agir.
Quand le cynique revendique avec une sagesse surjouée ne croire que ce qu'il voit, le spirituel a compris que ce qu'il voit est circonscrit à ses croyances.



https://paulardenne.files.wordpress.com/2014/09/blockbuster_archi-modaine.pdf

Critique du livre de Paul Ardenne, personnalité passionnante du milieu de l'urbanisme actuel "Terre habitée : Humain et urbain à l'ère de la mondialisation".

"Ce livre est passionnant de par les nombreuses références qu'il mobilise pour étayer son propos ainsi que par son style d'écriture recherché. Cependant, le propos manque cruellement de nance, dans la mesure où il n'est question que de passer en revue les points négatifs de la ville contemporaine à l'heure de la mondialisation. Et pour cause, l'auteur ne se concentre que sur son aspect visuel. En tant qu’agrégé d’histoire, on peut pourtant se dire qu’il aurait été judicieux de contextualiser cette transformation qu'il fustige en faisant par exemple un parallèle entre l’architecture d’aujourd’hui et l’histoire du lieu ou du pays. Ceci est notamment vrai pour La Havane, où un éclairage géopolitique aurait sûrement permis de rendre compte processus de délabrement du bâti. Ainsi, les points positifs de l’architecture des villes ou bâtiments présentés ne sont jamais valorisés, à l'exception des stades olympiques, qui trouvent grâce aux yeux de l'auteur de par leur dimension écologique. Par ailleurs, un panorama de la topographie des lieux dont il est question aurait également apporté une meilleure compréhension de l’architecture locale étant donné que la présence de volcans, océans, sables, etc. implique un niveau de technicité architectural particulier. En effet, tout bâtiment a vocation à s’adapter aux conditions géographiques de son environnement. 

L’auteur déploie à chaque fois un argumentaire pour défendre un avis préétabli : il n’y a pas ce choix comme un Roland Barthes dans « l’Empire des signes » à propos du Japon de faire découvrir les lieux et usages au lecteur puis, dans un second temps seulement, de rendre un avis, de sorte à conférer au lecteur une certaine liberté d'interprétation. Ici, la description est imbriquée dans le jugement, car elle n'est là que pour l’appuyer, de sorte qu’elle en devienne partielle, donc partiale. Mais l’auteur semble assumer cette partialité. En effet, il se complaît dans la critique négative à coups d’utilisation massive de superlatifs et d’arguments d’autorité, avec des citations de référence certes pertinentes pour beaucoup d'entre elles, mais sans justification de leur usage. Enfin, on peut noter que l’auteur joue allègrement avec nos représentations collectives ; on pense ici à la métaphore filée de l’étron concernant le bâtiment Babinsky.

Malgré le titre de l’ouvrage « Terre habitée : humain et urbain à l’ère de la mondialisation », il manque un des aspects : l’humain. Tout au long du livre, l’urbain est décrié, mais il manque le côté humain. Où sont passés les habitants ? En effet, et ceci est paradoxal, Paul Ardenne nous parle tout au long de cet ouvrage d’un vivre-ensemble détérioré par la standardisation des mœurs qu’implique la mondialisation, mais ne se demande pas comment les Hommes qui usent de ces lieux les occupent et les appréhendent. A croire que l’urbain dicterait systématiquement sa loi aux usagers et habitants, de sorte à oublier que la notion de projet urbain a fait son entrée dans l’aménagement du territoire. Dans ce contexte, on peut se dire qu’il aurait été judicieux, à défaut d’entreprendre une étude sociologique à l’aide d’un confrère, de donner la parole aux habitants de ces cités. L'habitat est en effet indisociable du mode d'habiter, si ce n'est dans sa conception, au moins dans les faits.
Urbanisme fonctionnaliste des années 60, mouvement moderne avec ses modèles formels (architecture moderne, cité-jardin, etc.), critiqué, à juste titre, pour son réductionnisme et sa prétention à l’universalité, urbanisme gestionnaire de la période actuelle se voulant plus démocratique… Ce livre nous invite à imaginer une voie médiane, qui réinscrirait l’évolution de l’urbanisme à l’intérieur de l’histoire de la discipline en réinterrogeant sa finalité politique, mais aussi l’espace ainsi que ses connotations sociales. Et surtout en ne perdant pas de vue l’articulation essentielle entre projet social et projet spatial."


Ce qu'on appelle "religion" impose un mode de conduite de l'extérieur, l'ascétisme, qui en devient frustrant par sa rigidité. Ce qu'on appelle "spiritualité" s'impose naturellement à soi sans heurt, sans violence. La guidance vers cette lumière est comparable à la lumière du matin qui vient transpercer la vitre pour nous réveiller : Elle surprend, elle éblouit, mais nous met debout.
La vie intérieure, qu'elle soit de l'ordre du mental, de l'émotion ou de la spiritualité ne doit être qu'un prisme d'appréhension du monde pour s'ouvrir à lui et l'expérimenter. Vivre son incarnation. En faire une fin en soi ou s'y complaire, c'est s'enfermer.
Longtemps je me suis réfugiée dans la politique pour me fuir. J'étais obsédée par la politique, ce besoin de changer le monde pour compenser le fait de ne même pas arriver à acquérir assez de conscience de ce que j'étais pour évoluer moi-même...
Avant, je politisais tout, absolument tout et je vois à quoi ça m'a mené. J'en suis devenue folle et les autres avec. Alors, ça n'est pas pour recommencer à me prendre la tête sur chacun de mes tics de consommation...
J'évoluerai, mais à mon rythme : A quoi ça sert d'arrêter de se polluer le corps ou l'environnement si c'est pour virer parano et vivre dans l'anxiété permanente vis-à-vis de ce système ? Ne nous nuit-il pas déjà assez comme ça ? La révolution commence avant tout par une sérénité intérieure retrouvée.
Commençons par accepter notre propre connerie et faire la paix avec ce que nous sommes avant de vouloir ne serait-ce que nous réformer.


La conscience de la spiritualité est selon moi un moyen de transmuter souffrance en amour et ainsi, sans renier les particularités qui sont les miennes, devenir qui je suis vraiment, au delà de l'égo mal placé et du mental qui me fait douter de tout. Voilà quels seraient les vrais "démons".
C'est la révélation de ce que l'on appelle souvent dans le milieu ésotérique le "moi supérieur". Cependant, je n'adhère à aucune école de pensée, considérant que la vérité est toujours relative au niveau de conscience sur lequel on se situe : Ce qui m'apparaît juste à un moment ne le sera plus demain car l'univers est mouvement. Ce qui est érigé en dogme et gravé dans le marbre -c'est l'apanage des religions et des sectes- a vocation à se transformer au grès de ma propre évolution. A partir de là, il n'existe pas de vérité universelle, simplement une lumière que l'on entraperçoit, que l'on devine et qui vient éclairer de plus en plus sa "part divine", qui n'est en fait ni plus ni moins que ce que je suis vraiment.




Deux règles probablement fondamentales de l'univers : Changement et lenteur.

Le changement dans le temps maintient la vie, mais sans précipitation.
Car la lenteur dans le changement c'est la vie qui n'a nul besoin, à l'inverse de la rapidité, de stimulation pour se prouver qu'elle existe.
Un changement lent, voire même imperceptible, mais placé sous le signe de la confiance. C'est peut-être cela qu'on appelle "évolution".
La voyance n'est rien d'autre qu'une science statistique de l'invisible : Elle doit être crédibilisée dans le sens où ce qui est en acte était auparavant en puissance, même si l'inverse n'est pas forcément le cas. (Inspiré d'Aristote)

Sacrosainte croissance !

La création d'emplois ne doit pas être une fin en soi... Le développement durable est une aberration.
La logique de croissance économique infinie du technocapitalisme qui préside au concept de "développement durable" n'a de durable que le nom... La préservation de la nature comme entité à part entière et plus simplement comme moyen et le retour à une hygiène de vie saine ne pourront pas s'opérer sur la base du profit, mais par l'institutionnalisation d'une nouvelle économie qui soit sociale, solidaire et circulaire. Le respect de la nature et des hommes doit à nouveau reprendre toute sa place dans nos sociétés et pour ce faire, nous devons inverser la logique : Il ne s'agit plus de résorber le chômage en courant après la "croissance" ou le "développement", mais d'écouter cet appel au respect en expérimentant et en créant nous-mêmes les activités de demain qui nous inspireront réellement. J'utilise volontairement le mot d'activité pour signifier qu'un emploi ne doit plus être pensé sur la base de l'argent, à savoir comme un gagne-pain ou un moteur de croissance économique, mais comme un savoir-faire qui enrichit la société parce qu'il m'enrichit et me stimule moi.


Difficile de coordonner l'égo qui redemande de l'attention et de l'amour faute de trouver l'abondance en soi et la versatilité des envies et des besoins de l'autre. Dans ce contexte, ils déçoivent toujours... L'amour n'est qu'une question d'expression car tout n'est qu'attention envers autrui, même l'indifférence, qui relève bien du rapport à l'autre. Si cette expression ne convient pas, il peut être bon d'aller chercher en soi ce qui a pu générer ce décalage pour mieux le laisser gésir. Cette chose se régulera de la même façon qu'une plaie laissée à l'air libre cicatrisera d'elle-même après l'avoir traité. Faute d'apprendre à s'aimer tout de suite, il faut savoir se dégager des liens d'appartenance pour goûter à une certaine foi en l'amour que chacun recèle en lui.

"Développement ?" Vraiment ?

Ce terme de "développement" que l'on voit fleurir un peu partout -développement personnel, développement informatique, développement durable, ect- est le produit de la logique de croissance économique qui s'étend à l'ensemble des domaines de la vie pour en faire des domaines de productivité ou de rentabilité exclusifs. L'infiltration de cet utilitarisme a pour mot d'ordre les notions d'ajout et d'extension, dans la mesure où ces dernières sont systématiquement considérées comme du progrès.
Oui, mais un ajout de quelle nature ? Là est toute la question. Mettre des termes complexes sur un concept plutôt binaire et simple ne restituera par exemple pas correctement son sens précis. Quand le libéralisme prône une infinie extension des droits, qu'ils s'apparentent au domaine sociétal ou économique, la logique de croissance applique le principe d'extension à tous les autres pans de la société, de sorte que libéralisme et logique de croissance soient intimement liés.
Ce qui vient donner un sens à un objet, une chose, une personne ou à un projet n'est pourtant pas forcément sa croissance. Il peut exister une vieillesse épanouissante ou une stagnation salvatrice, qui peut par exemple inciter à prendre du recul sur un projet sans le poursuivre pour autant ensuite après réflexion. On a donc trop tendance à confondre doctrine de croissance effrénée avec cette règle fondamentale de changement lent, "naturel", que l'on observe dans l'univers. L'une tend vers l'optimisation, l'autre vers l'évolution.



Le chant est un cris de douleur transmuté en cris du coeur. Cris de douleur façonné par l'imaginaire, acte éminemment cathartique.
J'en vois certains qui se présentent comme divorcés, ou qui affichent sur leur page Facebook qu'ils sont "séparés" : Mais séparés de qui, au juste ? Tout comme cette expression qui consiste à dire que l'on recherche sa "moitié"...
Non seulement la séparation n'est qu'une illusion, (Intrication quantique) mais c'est comme s'ils ne se suffisaient pas à eux-même, qu'ils ne constituaient pas une personne à part entière. Ils oublient que c'est une illusion de vouloir aller chercher en l'autre l'amour qu'eux seuls peuvent se donner à eux-même. Du moins en premier lieu.
La volonté de se raccrocher à quelqu'un à tout prix sans se rendre compte une seconde que le sauveur, c'est d'abord soi-même. De sorte qu'on n'ait pas envie de la personne en tant que telle, mais qu'on ait besoin d'elle: l'état de manque affectif.
Vouloir pallier par l'amour de l'autre à cette carence d'amour de soi, c'est comme vouloir remplir le tonneau des Danaïdes.

De la même manière, le couple ne consiste pas non plus à pallier à l'absence du sentiment de l'unité, par delà le conflit et la dualité propre à ce monde matériel. Il peut nous le faire entre-apercevoir, par la fusion corps-esprit, mais jamais il ne nous fera atteindre l'illumination du sentiment de l'unité vécu pleinement, c'est à dire perpétuellement en conscience. D'où peut-être d'ailleurs le terme de "plénitude"... (Langage des oiseaux)
Je comprends mal comment en 2017 on peut encore juxtaposer les mots "écologie" et "industrie"... 
Quand allons-nous comprendre que la désindustrialisation en Europe est irrémédiable, et que nous devons appréhender ce phénomène comme un appel à la résilience et au renouveau plutôt que comme une catastrophe ? Cette ère nouvelle, c'est celle d'une économie sociale et solidaire qui ne conçoit plus le travail comme une fin en soi, une contrainte bien souvent abrutissante, mais comme un outil d'épanouissement qui parce qu'il est bon pour moi est bon pour la planète et la société. L'égalité des droits ne passe plus par la lutte des classes, tout simplement parce qu'il ne devrait même plus exister de classe ouvrière : Libérons les hommes de la logique de productivisme et l'aliénation qui va avec !

L'amour charnel, sur Terre, c'est la politique de la carotte : L'univers, la vie diront certains, Dieu diront d'autres, fait miroiter le bonheur parfait pour mieux inciter à travailler sur soi. Par l'espérance ou même le désespoir que cette quête suscite, est généré quelque chose en soi qui force à aller y puiser les ressources nécessaires pour atteindre ce bonheur, qui bien sûr n'a de sens qu'à titre de ligne d'horizon. La poursuite de cette ligne de fuite est dépassement de soi, et c'est en rien d'autre que cela qu'elle fait sens et qu'elle est déjà "bonheur".

La sociologie est une passerelle entre psychologie et politique. En identifiant les différentes dynamiques sociales à l'oeuvre, elle démontre la significativité et l'importance d'une anecdote personnelle à l'échelle d'une société. Laquelle aurait pu être longtemps encore occultée par l'opinion publique si sa dimension plus macroscopique n'avait pas été mise en exergue. En ce sens, la sociologie est un porte-voix du peuple.
Le fait qu'elle s'emprisonne dans les mots-valises d'une pensée consensuelle et convenue comme ceux de "mixité sociale", de "gentrification" ou de "racisme" l'éloigne d'une réalité bien plus nuancée que cela et ce faisant l'éloigne de son rôle de traducteur d'une complexité qu'elle a renoncé à faire entendre.
C'est aussi en ravivant la beauté des cultures locales, de leurs patrimoines et de leurs paysages qu'on donnera envie aux personnes tournées vers une culture ou un pays étranger de partager des codes et un mode de vie commun. Qu'on les incite à prendre part à cette beauté et ils en seront fiers à leur tour.
L'injonction impérieuse à l'assimilation à une culture française abstraite n'a jamais convaincu personne car la crainte n'est pas une solution durable. Le respect, si.