L'autre jour, je tombe sur l'annonce d'une femme qui proposait un débat sur l'écologie chez elle autour d'un apéritif dinatoire... Payant ! D'abord, quel paradoxe que de coupler les dimensions payante et citoyenne d'une démarche. Ensuite, quel effroi de constater que l'échange marchand avait remplacé le don au sein de la sphère interpersonnelle. (pseudo-convivialité du concept) Nous avons ici affaire à une contamination progressive des rapports humains dans l'exercice de la citoyenneté ou de l'amour par l'économie de marché. Celle-ci, n'étant plus encadrée par la religion et se désencastrant du social (Polanyi) vient rationnaliser ce qui était autrefois placé sous le signe de la gratuité (devoir moral de l'engagement citoyen) et de la spontanéité. (amour désintéressé) La beauté du don informel qui restait en dehors du rendu systématique et symétrique se voit désarmais réglementée par les intérêts du calcul égoïste. Mais qu'est-ce qu'un contredon qui n'est pas désiré en dehors de la sphère commerciale si ce n'est de l'extorsion ? Ce qui était autrefois plaisir et hygiène sociale (on ne vient pas chez untel les mains vides, ect...) devient obligation.