Celui ou celle qui prétend incarner l'essence de l'homme ou de la femme est une caricature. Un être ayant fait le choix de venir s'incarner en homme l'est à un haut degré. Il ne s'agit pas de remettre en cause son masculin sacré ou de l'euphémiser au profit d'une théorie relativiste du genre, par exemple. Il s'agit de laisser la liberté à un être de déployer féminin et masculin sacrés dans les proportions qui lui permettront de trouver son propre équilibre, quand bien même ces proportions seraient en décalage avec son enveloppe corporelle. (Un homme "efféminé", une femme "camionneuse", ect.)

Sans renier ce qu'il est, puisqu'on ne ferait que déplacer le problème, un homme ou une femme lorsqu'il ou elle évolue spirituellement et se rapproche de la source d'énergie démiurgique aura de toute façon une tendance naturelle à l'androgynie de l'unité. Puisque le substrat du personnage terrestre est l'âme et qu'en tant que tel, féminin et masculin sacrés ne sont pas valables universellement. C'est d'ailleurs à ce titre qu'Heidegger distinguait "être" et "étant". Ainsi, l'évolution, qui consiste en fait à renouer avec son âme, implique que quelle que soit la sexualisation terrestre, nous retournions à la dimension universelle qui la transcende.

Harmoniser féminin et masculin sacrés se fait donc dans un affranchissement naturel et progressif des particularités sexuées en tant qu'elles empêchent, par leur dimension limitante, de devenir meilleur. Pas un affranchissement pour se renier, mais pour évoluer. On est ici à mille lieues d'un transhumanisme contre-nature et matérialiste, qui veut remplacer par le technocapitalisme la condition féminine et masculine sur Terre, ce point de départ nécessaire à l'évolution : " Pour savoir où l'on va, sachons d'où l'on vient. "