Un coût de la vie élevé engendre la soumission : chacun est matériellement et socialement contraint de travailler toute la journée à raison de 5, 6 à 7 jours par semaine pour toucher une rémunération qui fondra comme neige au soleil sous le poids des taxes et des marges des multinationales. L'ubérisation est l'institutionnalisation de ce mécanisme pervers. Une rémunération qui semble calibrée pour faire entrer chacun dans le moule d'une vie qui laisse le moins de temps possible à la réflexion de fond, à la créativité ou tout simplement à l'exploration de nouveaux horizons. Le consumérisme et la culture des réseaux sociaux ont vocation à les remplacer, rapidement accessibles.
Les gilets jaunes s'opposent à la hausse des prix des carburants pour ralentir la fonte de leur maigre salaire. Ils revendiquent le droit de pouvoir perpétuer leur train-train travail/consommation sans être inquiétés de rien.
Sûrement obtiendront-ils gain de cause. Sûrement gagneront-ils un peu de temps sur l'accélération de la hausse du coût de la vie en France. Mais à long terme, chacun sait qu'elle est inexorable, car tout gouvernement a intérêt à faire en sorte que son peuple vive pour travailler en contrebalançant les aides sociales par la taxation et en maintenant les marges des multinationales. Car pendant qu'il est occupé à travailler, il ne pense pas à vivre. D'ailleurs, il ne pense pas du tout, réduit à la reproduction du système de production capitaliste à la manière d'une colonie d'insectes.
Beaucoup se disent sensibles ; au tacite, à ce qui se dégage d'une personne ou d'un environnement. C'est bien. 
Le tact et la pudeur eux, se font plus rares. Cette maturité, intelligence relationnelle qui provient de ce que l'on appelle "compassion". La compassion, qui n'est pas seulement ressentir une énergie, mais encore la prendre en considération ; cette hygiène de l'autre qui consiste à inclure ce dernier dans son appréhension toute personnelle de la vie et ainsi lui épargner la violence de la confrontation de deux points de vue bien sûr différents. Ménager l'autre pour mieux lui faire entrapercevoir le sien. Pas de la faiblesse, du partage. De l'amour.

Les conditions sont autant de limites à l'amour et à la liberté. Chacun s'invente les siennes selon ses névroses du moment, et à proportion de sa peur de la vie.

Nous pouvons absolument tout. Seules les conditions que nous mettons à la liberté et à l'amour limitent le champ d'action, qui n'est rien d'autre que le champ du vide de Planck. 

Le vide quantique, dont chaque millimètre cube contient bien plus que l'énergie produite par notre Soleil durant toute son existence, en atteste. Cette mer d'informations voit celles-ci se cristalliser à sa surface, formant des vaguelettes de particules pour donner naissance, le temps d'une fluctuation de cette source d'énergie infinie, à la matière dont le monde est fait. La matière doit son évanescence aux cycles sans commencement ni fin qui ponctuent ce que Tesla et d'autres appelaient aussi "éther" ou "akasha", dont elle est issue. Au sein de ce bouillonnement muet, invisible à nos yeux, qui ne perçoivent qu'une fraction du spectre électromagnétique de la lumière, sont recelés la somme de l'infini des possibilités qui existent en puissance, et donc en acte.

C'est peut-être dans l'indétermination que repose la beauté de l'ignorance humaine : Nous brillons par le vide que nous recelons, car ce sont autant de portes ouvertes sur le possible.
Le soleil chatouille, prend au dépourvu et vient finalement détricoter toutes les mailles trop étroites de l'habituel et du prévisible, offrant la peau à l'exode. Ce détour auquel nous convie la lumière ne connaît pas de fin, il n'a pour ainsi dire pas d'autre destination que l'ivresse. Crime de ceux qui cessent de se voir imposer le rythme de l'argent pour mieux renouer avec celui des sens ; boussole, ultime transmetteur des pulsations de vie.
Les esclaves nègres d'hier demeurent aux yeux de l'occident d'une autre façon et en d'autres terres ; employés en tant que vigiles de multinationales, ils incarnent les chiens de garde du capitalisme.