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EXTRAIT D'UN MEMOIRE DE STAGE SUR LA PRECARITE ENERGETIQUE. (LE MIEN)

Gardons cependant à l’esprit cette parole de sagesse de David Wright, glanée dans son Manuel d’architecture naturelle, qui nous rappelle qu’il n’est pas question de prôner l’herméticité vis-à-vis d’un environnement donné : « Faire preuve d'une attitude passive à propos du chauffage des locaux consiste à situer les niveaux de confort en relation étroite avec l'équilibre température/humidité le plus naturel pour un climat et une saison déterminée. Maintenir un niveau artificiel de confort sans rapport avec les conditions extérieures est néfaste à la santé : pensez au choc métabolique qu'on ressent lorsqu'on quitte un lieu trop bien régulé pour affronter au dehors une atmosphère tout à fait différente. Notre corps doit alors lutter pour s'adapter et nous éprouvons une tension exagérée, qui conduit parfois à la maladie et au dérèglement de l'organisme. »

En effet, il s’agirait de penser les bâtiments comme des écosytèmes, dont les boucles des flux thermiques et chimiques devraient être fermées, une approche similaire aux projets d'écologie industrielle dans lesquels les déchets d'une usine, valorisés par une autre, deviennent une matière première secondaire. »


Cette observation ainsi que la logique d’utilisation d’éco-matériaux s’inscrivent tout deux dans une approche plus globale et visionnaire encore, qui est celle de « biomimétisme ». Ce concept consiste à traduire dans un langage architectural les règles de la nature pour faire du bâti un élément qui soit intégré à elle et en symbiose avec elle plutôt qu’en opposition à elle, dans une optique de protection et d’isolement de l’homme de la nature ; la nature, experte en recherche et développement depuis 3,8 milliards d'années. Il s’agit ainsi de s’inspirer du vivant pour retrouver une compatibilité avec la biosphère, l’eau, l’atmosphère et les grands cycles naturels indispensables à l’existence sur Terre, au moyen d’une observation des écosystèmes vivants ; observation ayant permis de faire émerger des principes communs de fonctionnement que la nature a patiemment mis au point pour s’adapter et prospérer ; ces principes sont appelés « les principes du vivant ». Or, cette approche scientifique intègre une méthodologie d’ingénierie dépassant le simple enjeu de la forme. D’aucuns parlent à ce titre d’une nouvelle ère de l’anthropocène, initiée avec la révolution industrielle du 18ème siècle. Une ère de responsabilisation vis-à-vis de l’équilibre géologique de la planète tout entier où la technologie, pour évoquer la pensée de Gunter Anders, philosophe allemand du 20ème siècle, n’est plus pensée comme fin en soi mais à des fins éthiques ; ce faisant, il est donc question ici de « bioéthique ».


Des figures de l’architecture en avance sur leur temps comme Luc Schuiten ou Antoni Gaudi avaient déjà évoqué le concept de « biomimétisme » en d’autres termes ; Luc Schuiten avec le néologisme d’« archiborescence », concept qui consiste à s’affranchir des lignes rigides ou traditionnelles de la construction, avec une gestion différente voire même subversive des matériaux et techniques qui axe la recherche sur des maisons bioclimatiques pour le moins particulières ; ces maisons abriteraient en effet en leur sein-même des arbres, constitutifs de leurs fondations.

Antoni Gaudi, connu pour sa célèbre « Casa Calvet » et ses jardins suspendus à Barcelone parla en ces termes :

 « L'architecte du futur construira en imitant la nature, parce que c'est la plus rationnelle, durable et économique des méthodes. »

Ainsi, la rénovation énergétique n’est peut-être pas à être considérée que comme une simple opération de « réparation » du parc immobilier français, relevant strictement d’une finalité sociale et de moyen-terme en matière environnementale ; mais encore comme une occasion de tendre à un bâti résilient et avec une intégration optimisée à un écosystème.