La nature, en tant que reflet de l'ordonnancement de l'univers tout entier, n'a pas besoin de l'humanité pour continuer d'exister. Comme le disait Henry David Thoreau, "le poème de la création ne s'arrête jamais". Et puis il ajoute "Mais rares sont les oreilles capables de le capter". L'écologie consiste en cela précisément pour moi ; il ne s'agit pas tant de la défendre que de nous défendre nous-mêmes à travers elle pour refaire corps avec elle et nous y reconnecter. Œuvrer pour l'écologie n'est pas aider la nature, la parer d'une énième artificialisation dont effectivement elle se moque bien. C'est simplement affirmer sa perfection et la donner à voir à ces oreilles inattentives pour mieux affirmer la sienne en même temps en temps que fragment de l'univers, et ainsi ne pas oublier qui l'on est.

Cette vision de la nature est fractale : il s'agit de comprendre qu'en tant que particule de l'univers nous avons l'univers en nous, et qu'à ce titre, nous sommes la nature. La défendre, c'est donc se défendre, mais pas en tant qu'égo, pour réactiver dans la conscience le lien cosmique du fragment divin que nous sommes avec elle et l'ensemble du cosmos.