La salle d'audience des assises de Toulouse était tout simplement immense. Et ses grandes fenêtres donnant sur la cour du palais de justice lui conférait encore plus de clarté, agrandissant encore plus sa superficie dans une superbe illusion d'optique. Les corniches, elles, couraient gracieusement le long des murs, encadrant la salle de leurs moulures typiques de la rennaissance, flamboyantes d'élégance. 

Quant au plafond, il offrait une bouffée d'oxygène à quiconque aventurant son regard vers lui. Sa forme en dôme ornée de dorures et de représentations picturales faisait comme éclore les poumons, d'autant plus qu'il était d'une hauteur assez impressionnante, s'élevant peut-être bien à 15 mètres au dessus de la tête des personnes ici présentes, venues assister au jugement pour viol d'un individu. 

Autant dire que la beauté de cette salle d'audience détonnait avec l'ambiance lourde qui y régnait. Une énergie chargée de toutes les petites saloperies, coups bas, humilations, violences physiques, et tout autre type d'acharnement en tout genre qui chaque jour étaient énumérés par le juge à cette même place qui surplombait tout le reste. Avocats, jurés, procureur de la république, civils venus assister à l'exhibition funeste des dérives de la nature humaine. 

Et c'est sans doute cette place particulière de laquelle chaque jour étaient récapitulés divers actes criminels, la place d'honneur, la place symbolique de la présidence, qui était aussi celle du prêtre dans l'église ou de l'imam dans la mosquée qui rendaient ces dires encore plus terrifiants. 

A cette place et énoncés de façon aussi claire et distincte au micro, toute la lumière était désormais faite sur la cruauté humaine.