La branche était un peu trop fine, en ce matin d'avril. 

Comme si mon existence ne tenait qu'à un fil, 

Pas encore tout à fait sevré.

Mais quoi de plus excitant que de se balancer, 

La plumage au vent et le verbe haut, 

Le cou bien droit, prêt à déverser les notes dans la brume spongieuse de cette campagne encore endormie.

Moi, ponctuel dans l'énonciation de cette mélodie, 

Comme l'écho de l'horloge de la vie,

Annonçant le lever du jour et l'entrée dans la nuit,

Ilot musical d'eternité nichée dans le cycle du temps, 

Toujours dans le jamais, 

Jamais finissant. 

Messager de la nature, 

Les pattes cambrées sur mon perchoir, je donne le rythme au monde, et j'ai d'l'allure.