Mes chers compatriotes, 

Je voudrais aujourd'hui m'élever contre un fléau qui pèse depuis bien trop longtemps sur notre société. Un phénomène qui fait la honte de cette dernière et dont je ne répèterai jamais assez combien il me révolte. Ce fléau, symptôme d'une société malade, devrait, et je l'affirme sans détour, en ma qualité de sociologue, collapsologue et proctologue, prendre fin au plus vite. 

Oui, cet afront devrait être purement et simplement banni, pour le bien de nos bonnes moeurs mais aussi, et osons le dire sans fard, pour des raisons d'hygiène qui ne sont plus à prouver en ces temps éclairés. 

Ce phénomène mes amis, ne s'apparente ni plus ni moins qu'à un fait de société hélas trop connu, mais aussi trop sous-estimé, j'ai nommé le pet discret. Oui, cette manie qu'ont certains de nos congénères de péter à table en prenant soin de rendre le méfait inaudible et que personne ne s'en aperçoive... Mais fêlons, tenez-vous le pour dit, l'odeur, elle, subsiste, preuve irréfutable de votre méfait, et se répand dans nos délicates narines pour votre bonheur secret et, vous m'en voyez convaincu, pervers.

Aujourd'hui mes amis, je me dresse donc devant vous pour lancer l'alerte sur un acte que je juge hautement fallacieux, afin que toute la lumière soit faite sur la lâcheté qui y préside ! 

C'est pourquoi, mes amis, je vous le demande tout net : Comment peut-on péter à la gueule de quelqu'un ? La question du consentement ici me paraît plus qu'urgente.

Cette façon si détournée et obscure d'imposer ainsi les vapeurs de ses entrailles me révolte, et les mots manquent à l'appel, tant l'acte est vil et témoigne d'une société en perdition, que dis-je, en déliquescence ! 

Mes amis, une société n'ayant plus de prise sur ses sphincters est vouée à l'échec. Il est donc aujourd'hui de mon devoir d'appeler à une révolufion. Nous devons, dès maintenant mes amis, remettre certains principes oubliés dans notre histoire ancestrale au goût du jour. Et pour cela, nous devons opérer une véritable phénoménologie du prout, un existentialisme de l'anus, une introspection des traces de pneu. Ce faisant, et je l'affirme solennellement devant vous, nous pourrons déceler à la racine les symptômes du mal et entrer en guerre contre cette tyrannie de la culotte !