Il faudrait adopter l'enveloppe corporelle d'une personne pour prendre la réelle mesure ce qu'elle ressent. L’introspection est à ce jour la meilleure alternative qui soit pour ce faire, avec le comportementalisme (ou behaviorisme). Le pari est que, grâce à l’observation extérieure d’un comportement, on arrive à faire un rapprochement, une corrélation évidente entre les stimuli d’un environnement extérieur et leurs conséquences sur le langage verbal et non-verbal.
Il s’agit donc de se demander dans quel environnement physiologique (le corps et ses drôles d’échanges chimiques et hormonaux), historique (l’encrassement par les expériences passées), social (codes sociaux, tabous, etc.), culturel et psychologique (mimétisme, propre réflexivité de l’individu influencée par un regard extérieur, etc.) s’inscrit le comportement en question afin d’établir ces corrélations. Restera ensuite à distinguer ce patrimoine acquis du patrimoine inné : Le problème de cette méthodologie – et c’est le cas dans toutes les sciences humaines, à mon sens- réside selon moi dans le fait qu’on ne puisse pas dire dans quelle mesure, à quel degré exact ces éléments du patrimoine inné et acquis conditionnent un comportement ; et pour cause, comme dans toutes les sciences humaines, on ne peut avoir aucun chiffre précis et ceci biaise obligatoirement des résultats par leur imprécision. Excepté en sociologie quantitative et statistique, on en est réduit à penser en termes de tendances, et c’est la raison pour laquelle on ne pourra jamais parler de sciences humaines en tant que sciences exactes.
Reste que la méthode comportementaliste qui consiste à traiter des pathologies en agissant directement sur leurs manifestations comportementales ne m’inspire pas du tout : tout comme dans la médecine occidentale, on prétend hypocritement, en agissant sur des symptômes, qui ne sont que des conséquences d'un mal enraciné, pouvoir agir sur la cause celui-ci. Cela s’inscrit dans une vision superficielle et matérialiste des choses qui renie la structure holistique, holographique de l’univers, qui préside à ces manifestations.