Les étés chez tante Annie étaient les plus longs du monde. Je traînais dans la grande maison, sans rien qui puisse contenter la petite fille de 10 ans que j'étais... Pas de poupée, pas de jeux, et les enfants du quartier qui me trouvaient bizarre et d'une mode passée. Parfois même, ils m'agressaient. 

Bref, je m'ennuyais dans cette maison. Je tournais en rond, traînant, trottinant dans le parc alentour, le soleil se reflétant à travers les feuillages des arbres au grès des allées et venues du vent. Cet arrêt sur imaes pouvait durer longtemps... Le temps d'un après-midi, avant que mon père ne vienne me récupérer après le travail. 

Et voici qu'un jour je fis la connaissance d'Harry Potter et de son monde à l'envers, qui faute de mieux, devint le mien... Un monde où les règles étaient toutes différentes. Je vivais ainsi les fantasmes qui couraient dans ma cervelle de gamine en hyperactivité cérébrale par procuration. Toujours mieux que le vide sidéral de cette grande maison où l'on ne parlait que pour mieux se cacher derrière les mots. 

Iic, les mots me téléportaient dans un ailleurs où presque tout était possible et je découvrais ainsi à travers eux la nécessité d'une respiration de l'esprit qui s'enfuit, qui s'en fout.