TEMOIGNAGE DU COMMISSAIRE GERARD IMBERT, COMMISSARIAT DE POLICE DE MONTPELLIER.
" Ce matin, j'arrive au commissariat pour prendre la relève du collègue de nuit. Tout est calme, la salle d'attente est vide... Même le jardin public alentour dans lequel les deals vont toujours bon train. Il faut dire qu'il n'est pas clôturé, celui-là... Les deals, et même parfois les viols. Sa superficie et sa végétation très boisée se tranforment en guet-apens pour les détraqués du coin. Ils font tout ça devant notre nez, oui ! Ils ne se gênent pas, car ils trouvent toujours le moyen de planquer leur came avant qu'on ne leur tombe dessus ! C'est comme s'ils avaient développés un sixième sens, propre à leur espèce, une espèce à part, si vous voyez ce que je veux dire... Je vous jure qu'ils trouvent des planques parfois qui défient l'imagination... L'anus, et j'en passe des meilleures. A croire que la came développe une certaine forme d'imagination, voyez ?
Bref, ce matin, personne à l'horizon. Je le sais parce que je fais exprès de passer par ce jardin public en arrivant par le parking. Je fais exprès d'emprunter ce chemin en civil, incognito, comme pour tater un peu l'atmosphère... Parfois certains me reconnaissent et détalent comme des lapins, c'est assez amusant... En fait, cela me donne souvent un avant-goût de comment se passera la journée au commissariat. Plus c'est agité, plus ça jacasse, plus ça se réunit pour faire on ne sait quoi, plus tu peux être sûr que la salle d'attente sera pleine toute la journée. Ce jardin public donne le ton de la journée, la température, si vous voulez. C'est comme ça.
Bon, l'humain étant ce qu'il est, la salle d'attente ne restera jamais déserte longtemps, oh ça non ! Des vols à l'arrachée, des insultes à agent, des agressions, etc. Il y aura toujours de quoi faire, là-dessus je ne me fais pas de soucis. Mais disons qu'aujourd'hui, nous aurons peut-être un peu de répit jusque 9h du matin, le temps pour nous de pouvoir avancer un peu sur des dossiers plus lourds.
Eh oui, parce que les gens qui poireautent dans la salle d'attente, c'est un peu l'arbre qui cache la forêt, la partie émergée de l'iceberg, si vous voulez... A côté de cela, il y ales arnaques de dizaines ou de centaines de milliers d'euros, les viols dont il faut bien prouver qu'ils ont eu lieu pour qu'ils passent devant le tribunal. Car ne croyez pas que ce soit automatique ! Tout un travail en amont qui repose sur nos petites épaules...
Le bureau est désert, très calme, lui aussi. Les collègues de nuit boivent le café dans la petite salle de pause, comme pour savourer ce moment de répit... Le bureau est vide, mais jonché de piles de dossiers en retard. "