Et puis voilà qu'un jour, Georges voit passer sur une des nombreuses terrasses des balcons un balayeur. Un homme préposé au ménage qui, tranquillement, passe son balai tout en humant l'odeur du soir. L'homme prend le temps d'admirer la vue qui donne sur une forêt de buildings. Nous sommes dans le quartier d'affaires de Genève. Les étoiles commencent à apparaître dans le ciel qui vire au bleu foncé et c'est comme si le brouhaha de la ville se transformait en brume sonore, berçant presque les individus qu'elle abrite alors que les lumières s'allument dans les immeubles ; il peut voir ces petits soleils dorés qui s'allument un par un à travers les gigantesques baies vitrées dans une sorte d'effet de sysmétrie avec les étoiles qui piquent le ciel soyeux de leur couleur argentée comme des bijoux discrets.
L'homme a amplement le temps de le faire, il a tout le loisir de rester le nez en l'air autant qu'il veut, sans qu'aucun client ne le relance par mail sur la pertinence de tel placement en bourse ou qu'un message d'alerte ne vienne ébranler son système nerveux. Ce qui, fut un temps, a bien failli conduire Georges jusqu'au suicide. Cet homme est libre... A sa manière.