Qu'il s'agisse des montagnes russes de nos affects ou de l'association incongrue de deux choses a priori totalement hétérogènes, voilà ce qui stimule, pour le meilleur et pour le pire.
Les contrastes émotionnels, dont le paroxysme est souvent confondu avec l'amour charnel, nous retiennent éveillés. Les contrastes conceptuels, eux, constituent le moteur de l'innovation artistique.
La danse contemporaine ou la philosophie des sciences en sont des exemples fabuleux. La danse contemporaine associe une géométrie implacable des déplacements, rigueur héritée de la danse classique, à une folie expérimentale. Celle-ci s'efforce d'introduire sans cesse des rythmiques, des mouvements et une occupation de l'espace ainsi qu'une association des trois qui osent, à défaut de renouveler intégralement le rapport du corps à la scène.
La philosophie des sciences est très particulière. En introduisant du sens dans les sciences, en la faisant se questionner sur le "pourquoi ?" de l'anthropie (l'ordonnancement des lois de la nature qui rendent possible la vie et la conscience incarnée) et plus simplement sur le "comment ?", elle est à considérer comme une démarche éminemment poétique. Les chiffres, qui ne sont que des balises, des repères permettant la compréhension anthropique des lois par les mathématiques, deviennent beaux. Une insolite complicité avec l'univers s'instaure.
Le collage, lui, est un concept artistique qui repose intrinsèquement sur la médiation entre des éléments disparates de prime abord, pour composer un puzzle tirant sa cohérence de son harmonie esthétique.