Adèle était partie cette fois sans crier gare. Elle qui avait toujours eu tendance à être la bonne poire, la médiatrice de l'histoire. Elle qui connaissait trop bien le personnage à qui elle vait affaire, cette personne orgeuilleuse et taciturne qui, même dans les pires moments de colère doublé de jalousie dont il avait le secret se montrait froid. Qui, même dans les moments de grâce, de joie, ne décochait pas un sourire. 

Adèle revenait toujours après la crise, que ce soit un accès de colère ou l'une de ces phases de silence qui consistait à soufler le chaud et le froid pour dealer avec ses problèmes dans le plus grand mystère. 

Mais voilà qu'Adèle cette fois-ci n'était pas revenue pour recoller les morceaux. Cette fois-ci, il n'y aurait pas de réconcialiation sur l'oreiller, ni d'explications vaseuses et approximatives. Cette vérité qu'il lui devait, elle ne l'obtiendrait simplement jamais et de cela, elle s'était fait une raison. Il n'y avait plus de pédagogie ni d'expertise psychologique qui tenait. C'est alors qu'au beau milieu de ces soirées ponctuées de rails de coke et de DJ sets à la qualité musicale douteuse, il entendit une voix venue d'il ne savait où...

Une voix différente de toutes ces pensées qu'il pouvait avoir à longueur de journée depuis son départ. Pensées pleines de rancoeur et de jalousie envers un nouveau partenaire fantasmé. Cette voix n'avai pour sûr rien à voir avec ce vacarme égotique. Et cette voix, qui suggérait plutôt que d'imposer, qui murmurait plutôt que de vosciférer, qui souhaitait le bonheur d'Adèle plutôt que de la récupérer, il l'avait appelé dans le tumulte de ses préoccupations, amour.