PARTIE 2
Lorsque j'arrivais en haut des marches de l'escalier, ce ne fut pas la même histoire.
Autant le parc public à cette heure pouvait être désert, autant, maintenant que j'en étais sorti, traînant péniblement mon aile sur les pierres, ne voilà-t-il pas que j'avais manqué de me faire écraser la tronche à chaque seconde !
Autant le parc public à cette heure pouvait être désert, autant, maintenant que j'en étais sorti, traînant péniblement mon aile sur les pierres, ne voilà-t-il pas que j'avais manqué de me faire écraser la tronche à chaque seconde !
Des humains s'activaient sur le trottoir. Le labourant inlassablement et toujours plus vite ! Certains me remarquaient et me regardaient d'un air de dégoût, m'enjambant du mieux qu'ils le pouvaient, pressés de reprendre leur course effrénée. Certains ne me voyaient pas et c'est donc moi qui essayais de les éviter du mieux que je le pouvais leurs chaussures vernies et autres escarpins de cuir se fracassant sur le sol à une allure folle... Leur ombre menaçante se projetait sur mes frêles ailes, elles-mêmes repliées contre mon petit corps.
Probablement me tenaient-ils pour mort au vu de l'allure à laquelle j'allais moi-même, tentant de rejoindre ce qui m'avait semblé être, à vue de bec, un hôpital... Au bout de quelques heures de lutte sur le macadam, avançant à petits pas, toujours à l'affût d'un prédateur en costard-cravatte, j'abdiquai. Ne nourissant clairement plus d'espoirs quant à la situation, je m'éttendis de tout mon plumage sur le sol, comme pour signifier au monde entier que mon aile blessée avait eu raison de moi, les yeux tournés vers le ciel, dans un utltime appel à une transcendance quelconque...
C'est alors que quelqu'un, au milieu de ce tumulte, se baissa et me toucha, non sans une certaine méfiance. L'humain en question avait une barbe qui recouvrait bien les trois quarts de son visage. Il ne sentait pas très bon, mais son large sourire m'apaisa néanmoins. Un large sourire découvrant une rangée de chicots qui semblaient me dire, tous en coeur : "Camarade, je t'ai trouvé !"