Sur le parvis de l'hôpital La grave, les feuilles ondulent,
Odeur de noix.
Oui, sur le parvis les feuilles fabulent,
Toulouse se noie.
Au milieu des confettis oranges qui s'agitent, crépitent, tournoient.
Tournoie Toulouse, ville de soleil,
Transite vers un nouveau cycle,
Arbres vermeil.
L'automne s'est déjà invité,
A la table de l'été,
Ténébreux trouble-fête, il nous impose son carnaval.
Quant à elles, les feuilles par miettes, poursuivent leur route,
Se bousculant en rafales,
Elles viennent, elles courent, tracent de nouveaux sillons,
Elles tournent, tatillones, tapent toutes en rond.
Elles viennent, malmènent le vent... Puis s'en vont.
Les feuilles slaloment entre les visages,
Elles papillonnent entre les lignes,
Pour ensuite vous prendre au dépourvu !
Vous faisant le plaisir de délires saugrenus...
Elles caressent vos mines, vous faisant croire à des signes,
Pour vous larguer... Dans vos propres abîmes.
Introspection forcée, n'est-ce pas ?
Plus tard, elle s'en repartiront plus loin,
Dans le soupir d'un vent polisson.
Rien que le soufle divin,
Qui jamais, jamais ne dit son nom !
Un peu plus tard encore, elle s'en repartiront,
Prises de hocquets.
Et leur course, venir se terminer,
Sur vos pelouses, votre terrasse, que sais-je, les champs de blé !
Formant un fabuleux tissu fermenté,
Une nappe humide où l'on s'apprête à déjeuner.
A table, c'est l'heure, l'heure d'y goûter !
Aujourd'hui, au menu un nectar d'automne.
De sa terrine de bruine, accompagné.
Le tout agrémenté d'un pain un peu spécial,
Le pain noir, diront certain.
Mais ne pas aimer l'automne, c'est comme reprocher à Dieu la mort.
Cela n'a aucun sens.
Alors, vous reprendrez bien un peu de poésie de saison !
Et ne croyez pas que les feuilles soient mortes.
Car faut-il encore quitter un peu sa basse condition,
Pour comprendre, que dis-je sentir, que tout dans ce bas-monde est conscience.
Non, ne croyez pas que les feuilles soient mortes.
Regardez-les, regardez-les donc danser avec aisance !