Elle aimait l'odeur du café un peu brûlé sur la terrasse le dimanche matin, et la demie-nature calme de la résidence où elle et son chat avaient élu domicile. Mais elle n'aimait pas le bruit de fond de ses pensées obsédantes, contrôlantes. 

Elle aimait les lettres en caractères gras qui s'affichaient sur sa boîte Messenger, le caractère urgent d'un message, comme un cadeau lui faisant de l'oeil ne demandant qu'à être déballé... Elle aimait souvent moins le contenu de l'emballage, qui, comme un poisson qui se serait senti ferré se dérobait toujours à ses espoirs. 

Elle aimait la lumière du soleil projetée à travers ses rideaux roses pâles, dont la transparence la ramenait à la petite fille spontanée et à fleur de peau qu'elle resterait toujours. Elle aimait moins son regard qui parfois se perdait à la fenêtre, regard empli d'attentes romantico-mélodramatiques allant chercher à l'extérieur ce qu'elle ne pouvait acceuillir à l'intérieur, le vide faisant défaut à l'éternelle princesse attendant le prince charmant. 

Aimer, aimer moins, détester, se délester,  tester, se contenter... Autant de verbes avec lesquels elle aimait valser dans cette vie qui n'était au fond qu'un balancier. Souffrance et ennui s'alternant dans un flux qui ne demandait qu'à s'apaiser pour enfin trouver le chemin de l'amour, de la tranquillité.