L'idéal serait que les mots et les sons représentent les choses. Que les signes, leur grammaire et leur syntaxe soient calqués sur l'essence des choses et la représente. C'est ce à quoi tend la littérature, même si l'on peut aussi basculer dans l'essentialisme pur, avec un signifiant, un signifié et un signe qui sont en symbiose. Roland Barthes l'aborde dans "L'empire des signes" avec l'écriture japonaise. Le film "Premier contact" pose aussi cette question, avec un langage extraterrestre holistique (se lisant de façon non-linéaire et globale comme le japonais, justement) façonné dans l'instant et destiné à circonscrire parfaitement la contingence de chacun des ressentis et concepts... Il s'agit d'un alphabet tellement élaboré qu'il permet d'exprimer l'indicible.


Notre cerveau fonctionne par synesthésie, ne cesse de faire des connexions insolites et qui frôlent l'hallucination entre tout un tas de perceptions et de sensations... Alors pourquoi ne pourrait-il pas le faire entre ces informations d'ordre sensible et des pensées rationnelles renvoyant à du signifié ? 
 C'est entre autres pour cela que je me tourne vers l'art pictural ou la photographie notamment : pour voir cet indicible exprimé au-delà des mots, qui renoncent trop souvent à lui.
Mais si nous sommes capables de saisir l'indicible par l'art, pourquoi pas par le langage ?

Cette dimension holistique est également présente dans le langage humain. Elle est présente dans les signes japonais ou arabes, mais également dans les construction de phrase. C'est ce qu'on appelle d'ailleurs l'éloquence, même si pour le moment, nous sommes incapables de ramasser une phrase entière dans un signe. L'art abstrait s'y essaye sûrement...