Méditation ou prières relèvent de la même démarche : outre une sociabilisation censée raffermir la foi par l'implication de chacun dans l'effervescence commune qu'elle génère (celle qui renvoie à la fameuse étymologie religieuse "religare" (relier)), il y a un enjeu plus fondamental encore. Celui de la réactualisation d'une reliance au divin pour la religion, ou de réactivation comme les milieux spirituels en général l'indiquent ; religion considérant le divin comme transcendant à soi au sein d'un ordre hiérarchique et philosophies spirituelles le percevant comme une unité dont nous ferions partie en tant que fragments de l'univers. (Immanence)
Mais que le divin existe au titre d'entité distincte de nous ou de source d'énergie originelle dont nous serions une étincelle, cet état de fait objectif -pourtant considéré comme tel- n'a pas besoin d'être réaffirmé. Méditation et prières sont donc à considérer comme des méthodes d'autosuggestion pour les plus sceptiques des croyants.
Ces méthodes, que certains appellent même "exercices", procèdent de la même manière ; elles peuvent calmer le mental en régulant le tumulte de ses doutes, pour peu qu'elles ne deviennent pas fanatiques, frénétiques. Mais elles ont tendance à bien trop sacraliser le divin en l'isolant du reste de l'existence plutôt que de l'intégrer à elle jusqu'à en faire non pas quelque chose de banal, mais de naturel. Voilà quelque chose que les sociétés traditionnelles, et pas qu'amérindiennes avaient plutôt bien saisi.
Nul besoin de prières ou de méditation pour prendre la mesure de l'ordre des choses ou même de s'en convaincre. Ceci n'est même pas l'enjeu. Il suffit juste d'être là, conscient, pour le voir et ainsi y discerner le visage de Dieu. Ces rituels peuvent néanmoins constituer des solutions d'appoint pour qui n'est pas encore prêt à se faire simplement confiance...
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